L’éjection de Bassirou est un coup dure pour le bureau exécutif de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), une semaine seulement après la grève d’avertissement du 19 septembre.
Et pour cause, c’est Bassirou Camara qui présidait la délégation de l’Untm lors des négociations avec le gouvernement.
A l’occasion, l’ex-secrétaire général de la Douane et secrétaire aux affaires économiques du Bureau exécutif de l’Untm s’était montré inflexible face à la partie gouvernementale. Sur les quatorze points de revendication de la Centrale dix avaient abouti à des accords.
Ce qui n’a pas empêché la Centrale d’exécuter son mot d’ordre de grève. La suite est connue. Du côté de la section syndicale de la Douane, des voix se sont fait entendre pour fustiger «l’extrémisme» de leur représentant à la Centrale. Certains douaniers accusent ouvertement Mohamed Bassirou Camara de confondre syndicalisme et politique.
Corps para-militaire, la douane, quoique affiliée au syndicat de l’Administration d’Etat, ne s’accommode guère avec certains compromis.
Ainsi, une pétition a été ouverte pour exiger la tenue d’une assemblée avec pour seul ordre du jour, le renouvellement du bureau. En fait, c’est la tête de Bassirou Camara qui était en jeu.
Au-delà de la Douane, des secousses sont perceptibles dans d’autres sections syndicales affiliées à l’Untm. Tantôt certains hauts responsables sont indexés pour leur gestion ou accusés de jouer au prolongation après la fin de leur mandat.
En fait, certains syndicalistes souhaitent aujourd’hui le renouvellement des instances de base, partant du bureau exécutif. Des tracts avaient circulé à la Bourse du travail pour dénoncer la «prolongation» de fait du mandat de l’actuel bureau.
Aussi, de hauts responsables du bureau exécutif sont soupçonnés de faire reculer leur date de départ à la retraite afin de pouvoir continuer leurs activités syndicales.
C’est dire qu’au-delà de la Douane, un vent de fronde risque de souffler sur la Centrale. Mais jusqu’ici le secrétaire général de l’Untm, Siaka Diakité, a réussi à endiguer les mouvements à l’intérieur de la Bourse du Travail.
Aussi, la grève du 19 septembre est arrivée comme une aubaine. Ayant réussi ce coup, nul doute qu’il sera tenté de remettre ça, afin de se faire une nouvelle santé… syndicale.
C.H Sylla
28 septembre 2005.