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Selon le communiqué conjoint signé par Yacouba Katilé, secrétaire Général de la section syndicale de la douane et Badi Ould Ganfound, ministre de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et des Relations avec les institutions, une rencontre a eu lieu le 28 juin 2006 entre le gouvernement et les syndicalistes. Au cours de la rencontre, “il a été convenu, dans le but de trouver un dénouement heureux au préavis de grève, de ce qui suit :

1) la mise en place d’une commission de sous offices dès le jeudi 29 juin par arrêté ministériel pour prendre en charge la plate-forme de revendication, objets du préavis de grève ;

2) ladite commission débutera dès le lundi 3 juillet 2006 à partir de 9H dans la salle de conférence du ministère de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et des Relations avec les institutions.

En conséquence, le mot d’ordre de grève prévu pour les 29 et 30 juin 2006 est levé
”.

En tout état de cause, ce communiqué a une odeur de maquillage de la menace qui planait sur les syndicalistes contestataires à la douane du Mali. Car le préavis de grève déposé par le secrétaire général Yacouba Katilé était qualifié d’illégal par le bureau dirigé par le secrétaire général Mohamed Bassirou Camara. Dans un communiqué daté du 26 juin 2006, la section syndicale des Douanes du Mali invitait “les travailleurs et travailleuses de la douane à considérer ledit préavis de grève comme nul et de nul effet et leur demande de ne pas observer le mot d’ordre de grève”, à cause de l’ “usurpation de qualité de la part de ses auteurs”. Et effet, la section de Katilé revendique son adhésion au SYNTADE.

Or la seule section légalement affiliée à ce syndicat national membre de l’UNTM reste la section dirigée par Mohamed Bassirou Camara. Ce qui veut dire que Katilé et camarades, lâchés par leurs manipulateurs, étaient abonnés à la sollitide. Leur section née avec une odeur le coup d’Etat syndical, n’est reconnu ni par l’UNTM à travers le SYNTADE, ni par la CSTM. Elle n’est pas également un syndicat autonome. Et reclamer un statut particulier élève de la pure illégalité. En plus de cette illégalité flagrante, elle souffrait d’une légitimité. En effet, en ne regroupant que quelques agents, majoritairement des contractuels qui attendent toujours d’être recrutés à la Fonction publique, la section syndicale dirigée par Yacouba Katilé n’a pas légitimement qualité à déclencher une grève sur toute l’étendue du territoire national. Alors, après avoir compris que la section de Katilé est un syndicat“sauve-souris”, le pouvoir a expliqué qu’elle n’a pas le droit de déposer un préavis de grève qui engage tous les services des douanes. C’est pourquoi le gouvernement avait décidé, semble-t-il, de sévir au cas où les initiateurs du préavis de grève s’entêtaient à observer l’arrêt de travail.

Comment une cinquantaine d’agents peut vouloir prendre en otage un service comme les douanes ? Si la grève avait lieu, tout porte à croire qu’une trentaine de personnes, certainement les meneurs, risquaient la radiation des rangs des Douanes du Mali. Dans les coulisses, on apprend que leurs arrêtés de radiation sont prêts, afin de servir de leçon aux autres perturbateurs qui profitent de la faiblesse de l’autorité de l’Etat. N’est-ce pas là la vraie raison de la levée du mot d’ordre du grève, contrairement à ce qu’annonce le fameux communiqué conjoint ?

Quoi qu’il en soit, il est temps que les autorités prennent les dispositions nécessaires afin de mettre fin à cette crise syndicale qui secoue l’administration douanière depuis bientôt un an comme l’organisation des journées syndicales de la douane afin d’analyser ensemble la situation et apporter les solutions préconisées

Oumar SIDIBE

30 juin 2006