Aux douanes de Zégoua et de Sikasso, c’est la délinquence financière et la corruption à ciel ouvert. Les douaniers s’adonnent au racket des clients par le biais des convoyeurs et les marchandises entrent sans se conformer aux procédures douanières régulières.
A notre traversée de la frontière Mali-Côte d’Ivoire, nous avons été désagréablement surpris par l’attitude des douaniers de Zégoua et de Sikasso. En mission pour traquer les importateurs des produits contrefaits et frauduleux dans notre pays, ils se sont transformés au contraire en de véritables complices des fossoyeurs de l’économie nationale. Tout le contraire des douaniers de l’autre côté de la frontière. En effet, au moment où les douaniers ivoiriens procèdent à des fouilles minutieuses de tous les véhicules de transport à Pogo, ville ivoirienne frontalière avec le Mali, les nôtres attendent tranquillement les pots de vins dans leur bureau.
Effectivement, en entrant dans le territoire ivoirien le 06 août dernier, notre car a subi à Pogo une fouille pendant deux heures d’horloge. De retour au bercauil, le 22 août, le comportement de nos agents de douanes nous a indignés. A 100 m du poste de douane, les convoyeurs demandent aux passagers de cotiser 1000 Fcfa chacun pour négocier les douaniers afin d’éviter la fouille du bus. Espérant que cette tentative frauduleuse organisée par les transporteurs était vouée à l’échec, notre surprise fut grande de constater que cette combine fonctionne à merveille. Jugez-en.
Le convoyeur, après avoir collecté les sous des passagers, s’est rendu dans les bureaux des douanes à Zégoua pour faire la transaction. Avec seulement 11.000 Fcfa, ces soldats de l’économie ont failli à leur mission et laisé ainsi entrer beaucoup de produits importés illégalement. Aucun d’entre eux ne s’est présenté aux abords du car qui était pourtant plein de bagages des passagers à bord, mais aussi des marchandises. Ainsi, notre véhicule a pénétré sur le territoire malien sans que le Mali ne sache le contenu des coffres. Et s’il y avait de la drogue ou d’autres produits prohibés à bord de ce bus? Que dire aussi des grosse cylindrées que nous avons croisé et dont les conducteurs leur proposent une petite enveloppe pour ensuite envahir le marché malien avec des produits peu recommandables ?
C’est la même méthode qui a été utilisée à Sikasso où les agents des douanes n’ont pas pu résister à l’argent. Alors, à quelle douane faudrait-il désormais faire confiance si certains de ses agents véreux agissent de la sorte?
Oumar KONATE
03 Septembre 2012