Pour les personnels enseignant, administratif et technique de l’université de Bamako, Amadou Toumani Touré est le dernier recours. Ce dernier est en effet le garant du droit de l’université au domaine litigieux.
Par décret du 20 août 2002, rappelle la pétition, trois mois à peine après son installation à la magistrature suprême, le Président de la République a affecté au Ministère de l’Education Nationale, pour les besoins de l’université de Bamako, une parcelle de terrain d’une superficie de 46 ha, 13 a, 73 ca.
« La communauté universitaire, se félicite, les pétitionnaires, avait perçu cet acte comme la marque d’une volonté politique décidée enfin à s’attaquer à la résolution des vrais problèmes de l’université« .
En tout cas, poursuit le communiqué, l’histoire retiendra qu’un des premiers actes posés par le Président ATT après son avènement au pouvoir fut de doter la zone universitaire de Badalabougou d’une existence légale.
Ce geste du chef de l’Etat fut salué avec beaucoup d’enthousiasme par la communauté universitaire, mais des problèmes n’allaient pas tarder à surgir. Tout se passe comme si les spéculateurs n’attendaient que la reconnaissance du droit de propriété de l’université sur les lieux par le gouvernement pour se mettre à réclamer leur part du gâteau.
« En effet, affirment les enseignants, contre toute attente, il nous a été donné de constater, Monsieur le Président de la République, la persistance des titres fonciers privés à l’intérieur d’un domaine, celui de l’université que le bon sens ne peut considérer que comme une entité, avec ses exigences« .
Il apparaît que par le fait d’une gestion foncière sans vision stratégique et pas la moins complaisante, le domaine universitaire de Badabougou fut longtemps et demeure un haut lieu de pratiques spéculatives.
Certains font obstacle au développement de l’université, selon la pétition, en indiquant l’antériorité de titres fonciers vendus et revendus et où l’on projette des réalisations sociales incompatibles avec la proximité d’une université.
Et pourtant, la disposition finale du décret du 20 août 2002 abroge « toutes dispositions antérieures contraires ». Le sens du combat que mène le Comité Exécutif National du Syndicat de l’Enseignement Supérieur, et dans lequel s’inscrit cette pétition, est de proposer aux décideurs de notre pays une vision de notre université qui lui donne les moyens d’exister et de se développer.
C’est pourquoi les 197 signataires de la pétition demandent au Chef de l’Etat la réponse de la question de savoir s’il est besoin de souligner « les risques d’une station d’essence ou les nuisances d’infrastructures marchandes dans la proximité immédiate de laboratoires, d’amphithéâtres et de salles de classes« .
Ismaïla Diarra
03 février 2006.