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Depuis la semaine dernière, le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, à travers la direction régionale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et nuisances (DRACPN), a entamé le ramassage des déchets plastics le long de la route de l’aéroport. Tous les usagers de cette route savent que dès après le site de la Fébak, le regard est agressé par le spectacle peu réjouissant des déchets plastics qui jonchent le sol de la zone aéroportuaire. Les champs qui s’offrent à la vue le long de la route sont tapissés de points noirs, rendant le paysage lugubre.

Le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement a décidé de mettre fin à cette situation en prenant le taureau par les cornes. Des mesures énergiques seront prises pour assainir complètement la zone aéroportuaire. La première porte sur le ramassage des déchets le long de la route. Pour faire en sorte que l’entrée de notre capitale soit plus agréable à regarder.

Les travaux de ramassage ont démarré vendredi dernier sous la houlette des services régionaux de l’assainissement du district de Bamako. Une centaine de manœuvres sont à pied d’œuvre pour débarrasser les abords de la route des déchets plastics. Chaque manœuvre est payé à 2000 F CFA par jour. Ils ont pour tâche de ramasser les déchets plastics et de les stocker dans des sacs. Munis de sacs et protégés par des cache-nez, ils opèrent en groupe à travers champs.

Les déchets ramassés seront stockés avant d’être livrés aux fabriques d’articles en plastic. « Nous ne vendons pas. Nous demandons seulement aux fabriques de venir les transporter », explique Mamadou Dembélé, le directeur régional de l’assainissement et du contrôle des pollutions et nuisances.

Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement s’est rendu mardi matin sur le terrain pour s’assurer de la bonne exécution des travaux. Accompagné du directeur national de l’assainissement et du contrôle des pollutions et nuisances, Félix Dakouo, il a été accueilli sur les lieux par les responsables du domaine aéroportuaire, dont le colonel Abdoulaye Coulibaly, ainsi que le directeur régional de l’assainissement et du contrôle des pollutions et nuisances.

Tiémoko Sangaré a expliqué que le ramassage des déchets plastics n’est qu’une solution palliative qui sera suivie de mesures plus importantes. Pour lui, il faut trouver une solution définitive au dépôt des ordures dans le domaine aéroportuaire.

Cela passe, a-t-il dit, par l’interdiction pure et simple des dépôts d’ordures sur les 7194 ha que constitue le domaine de l’aéroport de Bamako Senou. « Désormais, la zone aéroportuaire est fermée à tout dépôt d’ordures. Les décharges finales existent. Elles sont prévues pour accueillir les déchets aussi bien solides que liquides », a-t-il annoncé à l’intention des camionneurs qui vont déverser leurs cargaisons nauséabondes dans la zone de l’aéroport. Sont concernés aussi par l’injonction ministérielle, les paysans qui utilisent les déchets comme fumure dans leurs champs.

Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a donné des instructions aux autorités aéroportuaires pour qu’elles saisissent tous les camions qui viendront déverser leurs déchets sur la zone de l’aéroport. « Tous les véhicules saisis seront frappés avec le même bâton. Notre rôle est de faire appliquer la réglementation. Nous ne devons pas céder aux pressions et aux interventions », a-t-il assuré à la grande satisfaction des responsables régionaux de l’assainissement et des autorités de l’aéroport.

Celles-ci ont révélé avoir eu à saisir une quarantaine de camions par le passé. Mais elles ont dû reculer face aux pressions venues souvent de hautes personnalités.

Bréhima Touré

(CM/MEA)

29 Avril 2010.