C’était le moins qu’on pouvait attendre de Siaka Diakité et de l’UNTM qui dans leur détermination à lutter pour l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs ont souvent croisé le fer avec le Gouvernement.
Leur stratégie a consisté à demander toujours plus pour avoir le maximum, au lieu du minimum que tend toujours leur interlocuteur, le Gouvernement, à leur proposer.
Pour ne pas changer ils ont décidé de mettre encore plus la pression sur les gouvernants de qui ils attendent à la date butoir du 31 août, c’est-à-dire aujourd’hui, une réponse politique à, leurs doléances.
Cela sous-entend qu’en cas de mauvaise volonté manifeste ou de refus du Gouvernement ils engageront encore une fois un de ces bras de fer éprouvants dont ils ont le secret.
L’air du temps ne s’y prête vraiment pas, car en ces temps de morosité économique, politique et sociale, où les défis sont nombreux alors que les répères s’estompent du côté des autorités publiques, on ne peut se permettre de mettre le front social en ébullition.
L’effet boule de neige, au vu des frustrations accumulées dans tous les secteurs pourrait compromettre dangereusement, avec une grève généralisée les fondamentaux de l’économie, et rompre la relative accalmie sociale et partant secouer le consensus et le fragile équilibre politique si patiemment construit par le Président de la République et les divers acteurs de la vie politique.
LES AUTORITES FACE A LEURS DEVOIRS
Mais de ces considérations les syndicalistes n’ont cure, c’est de bonne guerre. Leur philosophie est simple : qui ne demande rien n’a rien face à celui qui veut donner le moins possible.
En réalité une explosion sociale survie par la destabilisation des institutions de la République est un scénario cauchemar qui n’est souhaité par personne. Avec la conscience citoyenne qui l’anime avec la prise en charge de ses adhérents l’UNTM a suffisamment fait la preuve de sa maturité.
Les trois quart des doléances de la centrale syndicale auront des incidences financières. En cette période de crise financière et de disette économique l’Etat trouvera-t-il les moyens d’y faire face ?
Il faudra bien que le Gouvernement fasse preuve d’imagination, d’initiative et aussi d’audace pour recherchr l’argent où il se trouve. Il le faudra bien pour satisfaire les catégories B1 et B2 à reviser, pour payer l’avancement des travailleurs à la retraite avec mention bien, pour payer la hausse de la valeur du point d’indice.
La pression sur le Gouvernement va être énorme car il lui faudra payer toutes les indemnités des travailleurs licenciés et compressés qui s’élèvent à plus d’une dizaine de milliards.
Sans compter le plan social préconisé par l’UNTM en faveurs de tous les travailleurs licenciés des sociétés et entreprises d’Etat, notamment ceux de Huicoma. Cela va coûter à l’Etat les yeux de la tête.
Celui la devra en outre subventionner la baisse des tarifs de l’eau, de l’électricité, du carburant et des produits pharmaceutiques. Ce à quoi doit s’ajouter la réduction des prix des produits de première nécessité.
Bref, l’UNTM renverra aujourd’hui le Gouvernement à ses devoirs envers le peuple. C’est le sens de la réponse politique qu’il a demandée aux autorités de la République.
Oumar COULIBALY
31 août 2005