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La transition malienne est en marche, il y a de cela 4 mois. Les attentes sont énormes mais force est de reconnaître que les choses bougent légèrement. Pour savoir davantage sur, nous avons échangé avec Dognoume Diarra, directeur de publication du journal « L’Oeil du Péon » et le site d’information « senekunafoni.net ».  

Quelle analyse faites-vous de l’évolution de la transition?

Dognoume Diarra : Depuis le départ du Président IBK à maintenant, je pense que beaucoup de choses ont été faites. Des choix du Vice-président, du Président de la transition à celui du Premier ministre, les ministres pour la mise en place du gouvernement de transition. Également la mise en place du CNT. Tout cela à l’issue de la concertation qui a défini le schéma transitoire. Tout dernièrement, il y’a eu la dissolution totale du CNSP.

Partant de ces faits, il s’avère qu’il y’a eu un peu de progrès vis-à-vis du délai décrété par la CEDEAO. Cependant, malgré ce petit progrès, il est nécessaire de marteler que les autorités de la transition ont de part et d’autres trahis les conventions faites lors de l’élaboration du schéma de la transition. Présentement, quand on essaye de faire un sondage sur ce que pense la population des autorités de transition, sans aucun doute il se trouvera que cette dernière est un peu déçue. Le népotisme était l’un des maux du régime précédent et le gouvernement de la transition est en train d’en faire plus à mon avis. Seulement quelques ministres parviennent à marquer les pas tout en répondant un peu aux critères d’un ministre. 

Sur le plan sécuritaire, il s’avère que les tueries militaires et civiles ont un peu diminuées sous la transition. À cet effet,  il faut avoir le courage de reconnaître que ce gouvernement maîtrise un peu le domaine sécuritaire. Le retour de l’admiration à Kidal en est une anecdote. 

Selon vous, quelles sont les actions prioritaires et comment y faire face? 

D.D : La sécurité, la réconciliation, la relecture de l’accord pour la  paix  issu du processus d’Alger,  la refondation de l’État à travers celle de la justice et l’organisation d’une élection crédible, libre et transparente doivent être les actions prioritaires de cette transition. Pour y parvenir, il faudra un gouvernement plus efficace que celui-ci. Un gouvernement avec la participation des partis politiques, la société civile et peu de militaire. 

– Pour aboutir à des résultats escomptés, que préconisez-vous aux Maliens? 

D.D : Tout d’abord, il incombe à l’autorité de la transition d’être crédible désormais vis-à-vis du peuple. Il ne faudra pas qu’il y d’autres dérapages comme ceux commis lors de la mise en place du gouvernement et/ou du Conseil National de la Transition (CNT). Ainsi, l’ensemble des Maliens seront dans l’optique d’accompagner la transition au tour d’un seul et unique objectif, la stabilité du Mali afin de retrouver sa quiétude d’antan.

Jacques Coulibaly

@Afribone