Soir de Bamako : Que pensez-vous de la façon donc le pain est transporté à Bamako?
Docteur Sow : A mon humble avis, la façon de transporter le pain à Bamako, constitue un problème de santé publique. Le pain de consommation, on le voit tous les jours, est transporté sur des mobylettes traversant la ville, à ciel ouvert dans la poussière, les eaux souillées sans aucune précaution préalable. Donc l’hygiène au minimum n’est pas respectée au niveau du transport du pain de consommation à Bamako. Et cela constitue un véritable problème de santé publique au sein de la population.
Soir de Bamako : Quels sont les risques encourus par les consommateurs ?
Docteur Sow : Ce sont les maladies diarrhéiques, principalement la dysenterie, et surtout, j’insiste là-dessus, depuis un certain moment, on assiste à une recrudescence de la salmonellose communément appelée fièvre typhoïde. Vraiment, ce sont des maladies des mains sales; et la façon de transporter le pain dans notre capitale est une illustration éloquente de ce phénomène.
Soir de Bamako : Quel conseil donnez-vous aux populations de notre capitale ?
Docteur Sow: Pour l’amélioration de l’hygiène au niveau du transport du pain, les producteurs doivent s’impliquer. Les revendeurs surtout doivent observer beaucoup de précaution sanitaire afin d’épargner la population de ces maladies dites des mains sales. Quant aux consommateurs qui sont éventuellement les principales victimes, je les invite à plus de vigilance et d’exigence dans leur choix.
Soir de Bamako : Y aurait-il d’autres maladies qui peuvent être engendrées par le manque d’hygiène dans la consommation du pain ?
Docteur Sow : Il y a toute une série de maladies diarrhéiques pathologiques. J’ai cité seulement ces deux exemples pour attirer l’attention des populations sur les conséquences que peut avoir la consommation du pain transporté dans de très mauvaises conditions d’hygiène.
Soir de Bamako : Quelle pourrait être la solution ?
Docteur Sow : Les services d’hygiène doivent redoubler de rigueur. Il faut réprimer les principaux agents impliqués dans le processus; notamment les producteurs de cet aliment de base qu’est le pain. Ils doivent normalement assurer son transport jusqu’au niveau des revendeurs qui, à leur tour, doivent observer quelques mesures d’hygiène. Il y va de la bonne santé de nous tous.
Soir de Bamako : Votre mot de la fin ?
Docteur Sow : J’en appelle à toute la population : producteurs, consommateurs, services spécialisés, chacun doit veiller, de façon stricte, à ce que le pain soit transporté, puis consommé dans des conditions décentes.
Entretien réalisé par
KONATE Goudia
18 novembre 2005.
