Dans l’imminence de son premier congrès, nous nous sommes entretenus à bâtons rompus avec Djibril Tangara président de la Force Citoyenne et Démocratique sur les questions relatives à son parti mais aussi sur les actualités brûlantes de la nation. Notre interlocuteur est un ancien ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Âgées et présentement président du Conseil d’Administration de l’AGEROUTE (Agence d’Exécution des Travaux Routiers).
Waati: Comment se porte votre parti ?
D T : La FCD se porte bien et elle est le parti de tous les hommes et femmes qui décident toujours de soutenir politiquement les actions du Président Amadou Toumani TOURE.
Waati : Pouvez-vous nous parler un peu de vos ambitions en ce qui concerne l’implantation du parti sur toute l’étendue du territoire national ?
D T : dire que nous sommes actuellement sur toute l’étendue du territoire, ceci est trop dit. Nous avons certes cette ambition, mais ce n’est pas encore accompli. Modestement nous sommes présents dans 24 cercles sur les 49, les 6 communes de Bamako et plus précisément dans près de 197 communes rurales et urbaines.
Waati : Quel bilan faites-vous des élections municipales de 2009 pour votre parti ?
D T : le Bilan est très simple, les élections municipales ont coïncidé avec l’implantation de la FCD sur tout le territoire national. Dans la foulée nous avons pris le train de la démocratie, nous avons en toute humilité participé aux élections générales communales et en même temps à l’élection législative partielle de Bougouni. Je profite de vos colonnes pour rendre hommage à l’honorable feu « Gaucher » que son âme repose en paix.
Sur le plan résultat, nous sommes allés dans 160 communes et nous avons eu 92 conseillers dans 30 communes, parmi lesquels nous avons 4 maires, beaucoup de conseillers au niveau des cercles et régions. C’est l’occasion pour moi de remercier tous les militants et militantes des 160 communes, particulièrement tous ceux qui ont participé avec nous à ces joutes. Je signale que nous sommes allés en liste unique dans toutes ces communes sauf 2 ou 3 où nous sommes allés en alliance : par Exemple, dans la commune I du district de Bamako et celle de Sangarébougou. C’est le lieu pour moi de remercier tous ces partis amis.
Waati : A quand le congrès de la FCD ?
D T : Très prochainement. Nous sommes en préparation. J’avoue ici que nous n’allons pas faire un congrès comme les autres, pour la simple raison que nous allons faire des assises avec les militants venant de la source, c’est-à-dire des communes rurales. Nous allons donner un nouveau sang au parti. Il ne s’agira pas pour nous de faire venir quelqu’un d’un chef lieu de cercle pour parler au nom de la FCD. Nous voulons encore aller au fond de la décentralisation, c’est à dire faire participer les délégués de toutes les communes dans lesquelles ils sont militants.
Waati : Quels rapports entretenez-vous avec les autres partis politiques ?
D T : D’abord il faut dire que la FCD est constituée des hommes et des femmes qui ont le respect mutuel. Nous respectons tout le monde de nature, ça c’est une culture malienne.
Politiquement, nous sommes obligés de faire cavalier avec tous les partis politiques, pour la seule raison que nous, nous nous disons soutenir les actions du président Amadou Toumani TOURE et vous savez qu’il est l’artisan de la démocratie et de cette constitution qui favorise le multipartisme intégral.
A ce titre, nous devons être le premier parti à soutenir l’ensemble des partis du Mali, parce que tous ceux qui ont créé un parti et qui ont participé à la consolidation de la démocratie malienne sont sur le même chemin que le président de la République, donc nous ne pouvons pas penser combattre un parti quelle que soit son appartenance.
Waati : En tant que leader politique, quelle appréciation faites-vous des derniers rebondissements suscités par l’affaire Pierre CAMATTE ?
D T : vous savez que le Mali est un pays de paix, d’humanité et des droits de l’Homme. Vous avez entendu la déclaration du président ATT, les détenus ont été jugés conformément au droit malien qui n’est pas différent du droit légal. Ils ont été condamnés à 9 mois de prison. Cette sentence étant purgée, il était logique qu’ils soient libérés.
Et si la conséquence de cette liberté doit entraîner la libération de Pierre CAMATTE, tant mieux pour le Mali. Nous soutenons fortement la position du gouvernement malien qui ne peut pas être différent de la position du peuple malien à savoir le respect des droits humains.
Waati : En dehors de l’actualité politique, comment vous vous sentez dans vos nouvelles fonctions ?
D T : je me sens assez bien parce que ce travail est exaltant et important. J’ai trouvé dans cette Autorité Routière, des hommes et des femmes qui aiment le Mali et qui aiment leur travail. Ils sont sur le terrain tout le temps, malheureusement j’ai pris ce service en temps de chaleur et c’est sous cette chaleur que je constate que ces hommes et femmes sont sur le terrain.
Par rapport à ce travail, je profite encore une fois de votre tribune au nom de l’AGEROUTE pour présenter nos excuses au peuple malien surtout ceux de Bamako qui doivent passer nécessairement par la colombe de la paix pour atteindre leur domicile ou leur lieu de travail, parce que nous sommes en train de causer un désagrément à ces usagers…
Waati : Nous avons eu des échos de l’implication de certains membres de la FCD dans l’organisation d’un grand concert à Kayes pour rendre hommage à Babani SISSIKO, qu’en est-il ?
D T : Je viens d’apprendre ça avec vous, mais je dis que c’est une très bonne chose parce qu’il n’est jamais trop tard pour reconnaître les bienfaits d’un homme. Si on organise un concert à l’honneur de Babani SISSOKO dit SORA, j’aimerais participer à l’organisation de cet événement. Parce que ce monsieur a tout donné au peuple malien aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, de Kéniéba jusqu’à Kidal.
On se rappelle encore des 74 millions qu’il a offerts à l’équipe nationale lors de la coupe Cabral jouée en Gambie, du dépannage qu’il a fait au Djoliba à Lagos et de beaucoup de choses. Je crois que ce concert géant s’il n’était pas initié, il faut le fallait pour reconnaître les bienfaits de cet homme.
Waati : On constate que vous attachez beaucoup d’importance à la reconnaissance. Est-ce à dire que vous avez des regrets sur ce plan dans notre pays ?
D T : Non ! Pas de regret, mais je veux qu’on accentue la reconnaissance. Le Mali ne nous doit rien, c’est nous qui devons tous au Mali. Dans la nuit des temps, nous, nos parents et grands parents parlaient de Soundjata, Babemba, Samory et autres. De qui et qui nos enfants vont parler demain ? Certainement de Modibo KEITA, Mamadou KONATE, Fily Dabo SISSOKO, ATT et autres etc. C’est pour quoi il faut mettre l’accent sur les faits de ses hommes méritants dès maintenant.
Waati : Quel appel avez-vous à lancer aux maliens ?
D T : Certainement qu’il y a beaucoup de personnes qui sont plus sages que moi, mais je dis au peuple malien de doubler d’ardeur pour le travail, la solidarité et l’humilité. Je rends aussi un vibrant hommage à la presse pour le travail démocratique que les hommes et femmes de média sont en train d’accomplir.
La force Citoyenne et Démocratique est un organe politique qui est loin d’être un parti de plus, nous allons jouer notre partition sur la scène politique. Nous allons participer grâce à Dieu à tous les combats politiques parce que nous avons notre mot à dire.
Entretien réalisé par Lamine Diallo
Le Waati du 01 Avril 2010.