Partager

A événement spécial, mobilisation exceptionnelle. La salle de l’Union Africaine de l’Hôtel de l’Amitié a enregistré en cet après-midi du vendredi 9 décembre une présence massive de personnalités maliennes, nigérianes, anglaises et guinéennes. Il s’agit des ministres maliens, des mines, Hamed Diane Séméga, de l’Emploi, Mme Ba Awa Kéïta, de la promotion des investissements, Ousmane Thiam.

Côté nigérian, on pouvait remarquer la présence du conseiller spécial du président Olesegun Obasanjo, du ministre chargé des questions minières de la République fédérale du Nigeria, le président du Chambre de Commerce du même pays. Il faut ajouter à ceux-ci, le président de CAMEC et sa suite.

« Un événement d’une grandeur exceptionnelle qui permettra au secteur minier du Mali de se diversifier et d’être plus rentable au Mali » à en croire Chiaka Diarassouba, le président de l’Union Nationale des Opérateurs Miniers du Mali (UNOMIN).

Pour Philip Hedmonds, président de CAMEC, la signature de cette convention est « une occasion pour les différents acteurs de démontrer que des sociétés de pays différents et de tailles différentes peuvent s’associer pour donner quelque chose de potable et de consistant ».

Cheaf Michael Awunor, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Nigeria estime que « le partenariat qui vient d’être scellé est un véritable exemple de coopération Sud-Sud, car il pourra s’étendre vers les pays limitrophes ».

Cheaf Awunor de souligner que « le Nigeria supporte toutes les actions que la Chambre entreprend en faveur du Mali ».

Abdoulaye Pona, Directeur de Mali Mining House SA et non mon moins Secrétaire général de l’UNOMIN a, quant à lui, donné à cette cérémonie trois significations. C’est d’abord l’expression de longues années de lutte entreprise par l’UNOMIN, en quête de financement pour les projets des opérateurs miniers nationaux.

C’est aussi, a continué M. Pona, l’expression de l’amour et de la conviction des femmes et des hommes qui croient au succès de l’activité minière qui est celle des mines. Abdoulaye Pona de conclure que « c’est une réponse au souci permanent exprimé par l’UNOMIN pour un regroupement des opérateurs miniers nationaux ». Et l’UNOMIN n’a pas, pour cela, choisi une petite pointure.

En effet, le contrat de joint venture que l’Union a signé en fin de semaine dernière l’associe désormais à l’une des plus grandes sociétés minières de Grande Bretagne. La CAMEC, puisqu’il s’agit d’elle, est une société de droit anglais cotée à la Bourse de Londres et qui a déjà fait ses preuves au Zimbabwe, au Mozambique, en Afrique du Sud, au Soudan et en République Démocratique du Congo où elle vient d’ouvrir au mois d’août une mine de cobalt.

Diversification des ressources minières

La signature de ce joint venture, à en croire les différents intervenants, permettra au Mali de faire l’expérience d’une diversification dans l’exploration et la valorisation des substances minérales, outre l’or.

Dans cette perspective, CAMEC et MMH-SA, à travers l’UNOMIN, sont en train d’étudier les voies et moyens de racheter et rénover les installations de la SETP-SA en vue de relancer la production d’engrais à base des phosphates naturels du Tilemsi.

Par ailleurs, les deux partenaires veulent s’investir dans l’exploitation des gisements de manganèse de Tassiga et Ansongo dans la région de Gao et des réserves de bauxite. Les pierres précieuses et fines, la recherche pétrolière et du gaz sont bien en place dans leurs objectifs.

Plus important, le partenariat ainsi conclu par CAMEC et MMH-SA permettra à l’Etat, selon Abdoulaye Pona, non seulement d’avoir ses 20% habituels, mais aussi aux nationaux de bénéficier collectivement de 15% d’actions non diluables.

Une dernière chose, qui fera certainement chaud au cœur de la ministre Ba Awa Kéïta, c’est que le démarrage de ce vaste chantier nécessitera la création de milliers d’emplois.

Paul MBEN

12 décembre 2005.