Le Projet Niger-Loire : gouvernance et culture, financé par l’Union européenne et piloté par l’Unesco, s’est fixé l’objectif d’explorer et de valoriser les cultures des populations qui habitent le fleuve, afin de comprendre les comportements actuels et revitaliser certaines pratiques ou savoir-faire traditionnels pour la sauvegarde de l’eau et de ses ressources. Dans le cadre de ce projet, la salle du gouvernorat a abrité le 27 avril 2010, une concertation sur la pêche urbaine dans le District de Bamako.
Après avoir fait l’inventaire des ressources culturelles liées au fleuve Niger, le projet Niger-Loire a décidé de s’attaquer à un pan important de ses activités : la connaissance du fleuve Niger à travers ses ressources en eau et ses usages que sont la pêche et l’extraction du sable.
Luc Ferry, Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement au Mali (IRD), a indiqué que sa structure a largement contribué à la connaissance des ressources halieutiques et des communautés de pêcheurs dans le delta intérieur du Niger.
Il a estimé qu’une meilleure connaissance des pratiques de pêche dans le Niger supérieur et en milieu urbain est nécessaire aujourd’hui, afin d’obtenir une meilleure vision de ce secteur.
Il a salué la collaboration entre la Direction régionale de la Pêche du District de Bamako et l’IRD dans le cadre du projet. « Les résultats de la recherche exposés ici vont concourir à une meilleure connaissance de la pêche dans le Niger supérieur et particulièrement en milieu urbain », a-t-il conclu.
Au nom du directeur, le représentant du bureau multi pays de l’Unesco à Bamako, Bandiougou Diawara, coordinateur du Projet, a soutenu que le fleuve Niger devrait connaître de profondes modifications dans les prochaines décennies du fait notamment des grands projets d’aménagements hydrauliques.
« Les conséquences sur la vie des populations riveraines et sur l’environnement doivent être anticipées », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que la pratique de la pêche, en particulier dans les grandes villes comme Bamako, ne sera pas épargnée par ces évolutions. Mieux, au-delà des aménagements, il a estimé que la forte croissance démographique va accentuer les pressions sur les ressources halieutiques, conduire à la surpêche et contribuer à la disparition de certaines espèces de poissons.
Il a aussi dénoncé les effets néfastes des activités artisanales et industrielles qui favorisent la pollution des milieux aquatiques. « Ces évolutions sont de nature à entraîner des bouleversements dans la filière de la pêche urbaine », a-t-il déclaré.
Pour sa part, Balla Bamba, Conseiller des affaires économiques du Gouverneur du District, a invité les participants à mener des réflexions de nature à améliorer la production halieutique dans le District de Bamako.
Assane Koné
28 Avril 2010.
