A moins de deux mois de l’élection présidentielle en Guinée, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) connaît de graves divergences en son sein. Le natif de Labé qui a traversé le temps sans perdre son talent oratoire est, en effet, convaincu que pour neutraliser un candidat aussi redoutable qu’Alpha Condé, il ne suffit pas de faire pleurer dans les chaumières, mais plutôt faire bloc autour d’un idéal commun, celui de la Guinée débarrassée de l’esbroufe et de la mal gouvernance. Heureusement pour Alpha Condé, que l’armée guinéenne qui était l’une des plus putschistes de la sous-région, serait aujourd’hui dirigée par des officiers affairistes et fêtards davantage obnubilés par la préservation de leurs acquis que par la conquête et la gestion du pouvoir d’Etat. Pour autant, et même s’il y a peu de risque de « syndrome malien » en Guinée, la CEDEAO et l’Union africaine (UA) doivent déjà mettre leurs différents mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des conflits en état d’alerte, car les désaccords au sein du FNDC à propos de l’élection à venir, peuvent malheureusement être un prélude aux désaccords entre les fils du pays au lendemain de celle-ci, avec des facteurs hautement aggravants comme la banalisation de la violence et de la vie humaine et le communautarisme qui continuent de tirer inexorablement la Guinée-Conakry vers le bas.« Le Pays »