Autant que la Grande muette, notre diplomatie nous laissait constater, sans jamais daigner expliquer qu’aux diplomates étrangers en poste chez nous. Un nouveau virage semble s’amorcer.
Le ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane a rencontré la presse le mercredi dernier, pour tirer un bilan de la rencontre d’Alger sur la sécurité dans la bande sahélo saharienne. L’exercice en soit est salutaire, car dans toutes les crises que traverse notre pays, notre diplomatie n’a jamais, auparavant, pris la peine de s’adresser à l’opinion à travers la presse. Ce fut le cas des crises du Nord, où les Maliens en savaient plus par ouï-dire que par les autorités.
Pour une première donc, Moctar Ouane s’en est bien sorti qui avait à jongler entre le devoir d’informer et la manière d’enrober cette information du vernis diplomatique. Il fallait juste gratter pour voir !
Ainsi, le côté rassurant, c’est que la rencontre d’Alger ne se substitue pas au sommet sur la sécurité dans la bande sahélo saharien que notre pays veut organiser depuis longtemps. « Le paragraphe 11 du communiqué final d’Alger mentionne explicitement la nécessité de cette rencontre de Bamako, à Bamako », affirme Ouane, qui a fait l’exégèse de la rencontre et justifié la présence du Mali à cette rencontre, pour faire aboutir ses vues et surtout veiller à ce que les acquis ne soient pas remis en cause.
Pour le ministre, il y a de quoi être satisfait. S’il comprend les positions des « voisins » et la montée de la fièvre chez certains, il affirme qu’au vu de l’engagement du Mali, ces positions ne se justifient pas : « Nous sommes les seuls à accorder le droit de poursuite sur notre territoire. Nous avons perdu plus d’hommes en un seul jour que quiconque dans la lutte contre le terrorisme et, en dehors du cas de M. Camatte, aucun enlèvement n’a été fait sur notre territoire ».
Pour le chef de la diplomatie malienne, on ne saurait donc nous accuser d’être les « maillons faibles » de la lutte contre le terrorisme.
A. K.
29 Mars 2010.