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Fils de militaire, Dioncounda Traoré, titulaire d’un doctorat en mathématiques pures, décroché à Nice ( France) a reçu également une formation militaire élémentaire dès 1959. Une année après, il réussit avec succès une formation militaire supérieure et l’année suivante une formation de parachutiste. C’est dire qu’un  » Para  » est au Perchoir.

Un adage dit que pour réussir dans la vie, il faut un peu de savoir, beaucoup de savoir-faire et de faire-savoir. Le tout nouveau président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, possède vraiment le savoir.

En effet, ce natif de la ville garnison de Kati (son père était militaire) est bardé de diplômes :thèse de Doctorat de spécialité en mathématiques pures « le problème de Dirichelet pour l’équation de poisson dans des domaines non bornes » à l’Université de Nice (France) entre 1975 et 1977 avec s’il vous plaît, «mention très honorable», DEA en analyse numérique, DEA en Algèbre, DEA en analyse fonctionnelle et topologie algébrique, licence d’enseignement obtenue à l’Université d’Alger (FAC des Sciences) 1965 – 1970.

Auparavant, il avait passé par la Faculté de Langue Russe à Moscou (1962 – 1963) avant de poursuivre ses études à l’Université d’Etat de Moscou(Fac de mécanique et mathématiques) 1963 – 1965.

Est -il nécessaire de relever qu’il a effectué ses études primaires à Kayes, puis à Bamako, notamment au lycée Terrasson de Fougères où il décrocha en 1961 son bac en mathématiques élémentaires ?

Ce cursus éloquent lui a permis d’être assistant à la Faculté d’Alger (1975 -1977). Fort de son doctorat, il retourne au bercail pour enseigner à l’Ecole Normale Supérieure (ENSUP) 1977-1980.

A peine une année de fonction, voici Dioncounda Traoré arrêté pour activités syndicales par la dictature militaire de l’époque. Il sera déporté à Ménaka, dans le nord – Mali avec des camarades dont Tiébilé Dramé qui venait de céder le secrétariat général de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (l’UNEEM) à Abdoul Karim Camara dit Cabral qui mourra sous al torture.

Il sera ainsi suspendu de ses fonctions jusqu’en 1982, date à laquelle le chef des abeilles a repris la craie non pas à l’ENSUP, mais à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs (ENI). En 1986, le revoici en prison pour faits de grève.

Fils de militaire, le successeur de IBK a reçu également une formation militaire élémentaire dès 1959. Une année après, il réussit avec succès une formation militaire supérieure et l’année suivante une formation de parachutiste. C’est dire qu’un «Para» est au Perchoir.

Le président de l’Assemblée nationale fut également un grand syndicaliste depuis sa tendre enfance, notamment au lycée Terrasson de Fougères où il a dirigé le comité des élèves (1960 – 1961). Idem en URSS où il était secrétaire à la presse de la section des étudiants, secrétaire politique de l’association des étudiants maliens en Algérie.

Membre du comité syndical de l’ENSUP, co-président de la commission des enseignants des trois ordres, vice – président de l’ADEMA (association) chargé de la presse et de la formation, Dioncounda Traoré était très actif dans la lutte contre la dictature. Il n’a jamais été membre d’aucun parti clandestin. Sa lutte a toujours été faite à visage découvert.

C’est ainsi qu’il s’est retrouvé au premier plan avec certains de ses camarades, lors des évènements de mars 1991. Il participera ainsi à la création de l’ADEMA – Parti africain pour la solidarité et la justice et en devient son deuxième vice-président, Alpha Oumar Konaré et Mohamed Lamine Traoré étant respectivement président et premier vice – président.

Au cours du congrès de septembre 1994 qui a vu IBK présider l’ADEMA, le brillant mathématicien s’est retrouvé à la première vice – présidence. A la faveur du congrès extraordinaire de 2001 qu’il a combattu de toutes ses forces parce qu’il l’estimait « non fondé et inutile pour le parti« , Dioncounda Traoré, contre toute attente, se voit confier la présidence. Depuis, il règne sur les abeilles. Un règne contesté de temps à autre mais il parvient toujours à avoir le bon bout.

Le successeur de IBK a aussi le savoir-faire. En effet, il a la réputation d’être fidèle à ses engagements et à ses convictions. Fidèle compagnons de IBK en 2000, Dioncounda Traoré l’a suivi dans sa traversée du désert jusqu’au jour où il a démissionné de l’ADEMA, lors de la conférence nationale qui a décidé de la convocation d’un congrès extraordinaire.

Ce jour-là, le professeur Traoré a déclaré haut et fort, que :  » IBK a démissionné mais l’ADEMA continue« . C’était sous les applaudissements nourris de la salle. Cette fidélité, il l’a prouvée également à Soumaila Cissé, au cours de la campagne présidentielle de 2002 où nombreux étaient les cadres de la ruche qui ont trahi le candidat du parti au profit de ATT.

Malgré les pressions de toutes sortes, Dioncounda était aux côtés de Soumaïla Cissé et de sa directrice de campagne, Mme Sy Kadiatou Sow, pour tenter de faire triompher « Soumi, le champion« .

En outre, précisons que le nouveau président de l’Assemblée nationale a été plusieurs fois ministres : ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration (1992 – 1993), Ministre d’Etat, Ministre de la Défense, (1993 – 1994) Ministre des Affaires Etrangères, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine (1994 – 1997). A partir de cette date, il s’est fait élire député à l’Assemblée nationale (1997 – 2002).

Agé de 65 ans, le président de l’ADEMA souffre curieusement du manque de faire-savoir. Il communique très mal et commet souvent des gaffes dans ses multiples sorties : « les petites gens« , « ATT est un militant ADEMA. Il possède la carte rose du parti« , »si nous n’avions pas suivi ATT, nous aurions eu la Sécurité d’Etat et l’Administration sur le dos« …

Relevons que Dioncounda Traoré est polyglotte- il parle couramment soninké, bamanan, français, russe, anglais, espagnol.
Il aime la lecture, la musique, l’art ainsi que le cyclisme, le football et l’Escrime.

Notons, enfin, que le tout nouveau président de l’Assemblée nationale pratique le camping et surtout la chasse. C’est un tireur d’élite qui rate rarement sa cible.

Chahana TAKIOU

06 septembre 2007.