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Pour le 14e anniversaire de l’Adéma, la section de Gao a mis les petits plats dans les grands afin de marquer l’événement.

C’est ainsi que la délégation du CE conduite par Dioncounda Traoré et Soumeylou Boubèye Maïga, ainsi que les députés de Gao qui ont fait le déplacement ont pu voir une grande mobilisation des Abeilles frisant la démonstration de force à travers la conférence de cadres, la conférence de presse, le meeting et la soirée culturelle.

Depuis 1992, l’Adéma tient Gao. C’est ce qui se dégage du rappel des événements qui ont émaillé la vie du parti dans la Cité des Askia. Le secrétaire administratif de la section, Oumar Hamida Maïga, a indiqué que depuis le début du processus électoral pluraliste dans notre pays, l’Adéma est toujours majoritaire.

Et ce, quelle que soit l’élection : les présidentielles de 92, 97 et 2002 ; les législatives de 92, 97 et 2002 ; les municipales de 94, 98 et 2002. Malgré les différentes cassures, l’Adéma tient bon à Gao, a précisé Oumar Hamida Maïga.

Il a tenu à parler de deux cas particuliers : la commune de Gao dont la mairie a échappé au parti malgré le fait qu’il est majoritaire et la commune de N’Tilit où la justice a empêché le déroulement des élections en invalidant la liste de l’Adéma qui y est le seul parti.

L’Adéma a ses militants les plus fidèles à Gao. Dioncounda Traoré qui est connu pour dire ce qu’il pense s’est complètement lâché lors de la conférence des cadres.

Le président de l’Adéma a remercié les militants et les militantes ainsi que les responsables de la section de Gao qui constituent une fierté pour le parti.

Rebondissant sur les propos du secrétaire administratif de la section de Gao, Dioncounda a déploré les comportements injustes de la justice.

« Parce que nous souhaitons la Justice, nous nous devons de dénoncer les travers des juges », a martelé le président de l’Adéma.

Pour lui, la Justice ne roule ni pour ATT, ni pour le RPM, ni pour le Mouvement Citoyen, « elle roule pour elle même et ses propres intérêts ».

Selon lui, ce qui se passe à N’Tilit est tout simplement scandaleux. Par « une décision de justice, la liste de l’Adéma a été annulée dans des conditions pour le moins troubles et la commune est complètement bloquée entravant le développement décentralisé ».

Beaucoup de partis aimeraient être morts comme l’Adéma. Dioncounda a déploré les crises qui ont secoué le parti.

Mais à son entendement, elles renforcent le parti. Pour lui, il ne fait l’objet d’aucun doute que l’Adéma demeure le parti majoritaire au Mali.

Il a rappelé les législatives où des décisions de justice ont privé le parti de 14 députés élus et empêché 23 candidats de se présenter aux élections.

Ce qui n’a pas empêché le parti de sortir en tête des partis à l’Assemblée nationale. Aux municipales, le président de l’Adéma a rappelé que l’Adéma seule a 38 % des sièges.

« Les deux formations-filles sorties de ses entrailles, à elles deux réunies font à peine 28 % » , selon Dioncounda qui est fier des résultats et ironisant sur tous ceux qui avaient prédit la mort du parti.

« Je connais beaucoup de partis politiques qui aimeraient être morts comme l’Adéma », affirme Dioncounda.

A propos des partis, Dioncounda a rappelé que le dernier congrès lui a donné un mandat bien précis : la normalisation des rapports avec l’ensemble de la classe politique, le rapprochement avec certains politiques et les retrouvailles « avec les autres nous-mêmes à savoir le Miria, le RPM et l’URD ».

C’est ainsi qu’il a déclaré qu’avec le Parena les discussions sont très avancées dans le cadre d’une future fusion « mais pour le moment nous travaillons ensemble pour voir ce que nous pouvons ».

Avec le RPM, une commission a été mise en place « comprenant un vice-président de chaque côté et les secrétaires aux relations extérieures. Elle a déposé un document sur la table que nous allons examiner », selon le président de l’Adéma.

« Personne n’a dit que l’Adéma n’aura pas un candidat en 2007 ». Sachant que la question taraude ses militants et ayant pris la température de ceux de Gao qui n’osent même pas imaginer le cas de figure d’une absence de l’Adéma aux présidentielles le président de l’Adéma a déclaré que la « question n’était pas à l’ordre du jour ».

Pour le moment nous avons d’autres priorités : renforcer le parti, le rendre plus fort, le mobiliser. « On cherche à nous distraire avec cette question ; à savoir qui est avec ATT, qui est contre lui, est-ce qu’on aura un candidat. Quand le moment viendra, nous nous prononcerons en toute responsabilité. Parce qu’il soit de l’intérieur ou de l’extérieur, le candidat aura besoin d’un parti fort. Et s’il est de l’extérieur, il n’aura pas besoin de nous si nous sommes faibles », a affirmé Dioncounda.

En tous les cas selon lui, « personne n’a dit que le parti n’aura pas de candidat en 2007 ». Des indiscrétions dans son entourage laissent penser qu’il prend le pouls du parti, recueille l’avis des militants.

Ce qui a fait dire à un des députés qu’aucun militant ne comprendrait qu’un parti aussi fort que l’Adéma ne présente pas de candidat en 2007.

Par rapport à ATT, les relations sont bonnes. Dioncounda a rappelé que l’Adéma a été le premier parti auquel ATT a rendu visite après son élection.

« Il nous a dit qu’il allait continuer notre travail, corriger les erreurs que nous avons pu commettre et engager les actions que nous n’avons pas menées. On ne peut qu’aider un tel homme ».

S’agissant du consensus, Dioncounda estime que tel qu’il est mené, il contribue à donner le pouvoir à une minorité, « alors qu’avec nous, avec la gestion concertée du pouvoir, c’était plus clair ».

Lors du meeting, les militants de la section de Gao ont pu avoir toutes les informations sur la vie du parti.

Le tout a été clôturé le soir par une soirée culturelle animée par des groupes de Takamba, de danses traditionnelles et l’orchestre.

TBM Envoyé spécial

14 juin 2005