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La 10ème Conférence Nationale de l’Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA-PASJ), s’est tenue le 28 mars 2010 au Centre International de Conférence de Bamako. Les travaux étaient présidés par Dioncounda Traoré, président du parti, en présence de plusieurs responsables du Comité Exécutif du PASJ.

Officiellement, cinq points étaient inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit de :

1- faire l’état des lieux au sein du parti en évaluant sa force et sa faiblesse sur l’échiquier politique national ;

2- approuver les règlements intérieurs respectifs du mouvement des femmes et du mouvement des jeunes du parti ;

3- examiner les questions liées à la relecture des textes fondamentaux de la République à la lumière de la Commission Daba Diawara ;

4- réfléchir sur les alliances et la nature des futures relations avec d’autres formations politiques ;

et enfin

5- examiner la situation politique dans la sous-région.

L’arbre ne doit pas cacher la forêt

Mais tous les observateurs savaient que cette conférence nationale a été organisée dans la précipitation afin de trouver une solution à la problématique des candidatures au sein du PASJ pour la présidence de l’Association des Municipalités du Mali (AMM). Sur cette question, trois candidatures sont annoncées au sein de l’ADEMA : Abdel Kader Sidibé, Boubacar Bah dit Bill et Adama N. Diarra.

La 10ème Conférence Nationale de l’ADEMA se tient après le 1er congrès ordinaire des femmes et le 3ème congrès ordinaire des jeunes. Il intervient également au lendemain des élections communales du 26 avril 2009 et du 4ème congrès ordinaire du parti en 2008.

Selon Dioncounda Traoré, le 1er rang des partis politiques au Mali détenu par l’ADEMA avec plus de 3 000 conseillers communaux sur 10 777, plus de 200 maires sur 703, plus de la moitié des présidents de conseil de cercle, les 2/3 des présidents d’Assemblée régionale et du District de Bamako, ne fait plus l’ombre d’aucun doute.

“L’unité et la cohésion se consolident, la confiance se restaure, la discipline revient même si nous observons quelque cas de plus en plus rares de camarades qui n’ont toujours pas compris que leur intérêt s’inscrit dans la force du parti, dans la justice et la solidarité. Notre approche des problèmes ne doit être ni locale, ni communautaire, ni régionale.

Nous devons en tout lieu et en tout temps garder en mémoire les valeurs qui nous unissent et notre projet de société qui dépasse chacun d’entre nous pris individuellement. C’est pourquoi j’exhorte chacune et chacun d’entre nous à adopter un comportement toujours plus discipliné, toujours plus militant. Ensemble nous réussissons et nous réussirons tout. Séparés nous finirons par tout perdre”, a martelé Dioncounda Traoré.

De la révision constitutionnelle

Dans son discours d’ouverture de la dixième Conférence nationale du parti, Dioncounda Traoré a appelé ses camarades de l’ADEMA de participer avec vigilance, lucidité et responsabilité à la relecture des textes fondamentaux de la 3ème République du Mali. Déjà, le Comité Exécutif du PASJ a engagé un débat sur la question en mettant en place un secrétariat permanent qui s’est retiré à Sélingué pendant 48 heures pour dégager des conclusions provisoires qui doivent être examinées par la Direction nationale du parti. Ensuite, l’ADEMA fera part de ses positions à toutes ses structures de base.

Gestion concertée du pouvoir, une invention de l’ADEMA ?

Selon Dioncounda Traoré, le concept de gestion concertée du pouvoir a été inventé par l’ADEMA et mise en œuvre par le président Alpha Oumar Konaré. Le phénomène reste toujours d’actualité. Le président de l’ADEMA pense que c’est l’un des apports du Mali et d’Afrique à la démocratie universelle car, on observe un peu partout et même dans les pays dits de vieille démocratie où le schéma classique : majorité-opposition est de rigueur, l’on cherche de plus en plus à faire bénéficier le pays de l’apport de chacun de tous.

Le président de l’ADEMA a demandé à la Conférence nationale que mandat soit donné au Comité Exécutif de poursuivre les démarches en vue d’éventuelles retrouvailles et de fusions entre l’ADEMA et d’autres formations politiques en prélude aux échéances de 2012 sur la base du partage des responsabilités et non de programme ou projet de société.

Dans les résolutions, l’on retient que la problématique des candidatures au sein du PASJ pour la présidence de l’Association des Municipalités du Mali (AMM), reste pendante. Abdel Kader Sidibé et Adama N. Diarra maintiennent chacun leur candidature contre celle de Boubacar Bah dit Bill, candidat officiel de l’ADEMA.

La Conférence nationale a demandé aux coordinations régionales de Bamako et de Sikasso dont sont issus Kader et Adama de gérer la situation.

Daba Balla KEITA

29 Mars 2010.