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Annoncée comme une rencontre de présentation du réseau Aga Khan, qui se veut un groupe d’agences de développement privées, la rencontre avec la dizaine de journalistes ne pouvait qu’évoquer, de long en large, l’épineuse question de la CAM qui a pris les airs en avril dernier sous la direction du partenaire stratégique Akfed- IPS du réseau Aga Khan qui détient 51% du capital de la nouvelle compagnie aérienne, contre 29% pour les privés nationaux et 20% pour l’Etat.

Apportant sa part de réponse aux nombreux articles de presse parus ces derniers temps sur ce qu’on peut appeler désormais le différend entre le Mali et le réseau Aga Khan, Férid Nandjee, le représentant résident au Mali du réseau, assisté de la Coordinatrice des Programmes, Salima Chitalia, reste catégorique.

 » Il n’existe aucun point de blocage entre le réseau Aga Khan et les autorités à propos de la CAM. Les discussions sont en cours « , déclare Férid Nandjee, précisant  » qu’il n’a jamais été dans notre intention de dénaturer l’identité réelle de la CAM « .

Affichant une insoupçonnable bonne foi, l’orateur a ajouté que, contrairement à ce qui a été dit dans la presse, la convention d’exploitation signée entre l’Etat et le réseau Aga Khan permet à la CAM de nouer des alliances avec d’autres compagnies.

 » Nous avons simplement demandé d’associer Célestair (qui réunit Air Ivoire et Air Burkina) et la CAM. Ce ne sont que des incompréhensions, des malentendus. Nous ne dénaturons pas la raison sociale. Nous souhaitons qu’il y ait une identité visuelle commune pour l’ensemble de la flotte Aga Khan « , précise l’orateur.

Très sceptique sur la viabilité des compagnies nationales, à l’image de Air Mali d’antan, le représentant résident au Mali du réseau Aga Khan affirme que les compagnies isolées ne sont plus viables.

 » Je sais que les anciens d’Air Mali rêvent du temps passé. Ce temps est révolu. Aujourd’hui, il faut être présent sur tous les segments. Un avion, ça ne s’achète plus, ça se loue. Nous ne voulons pas d’une 2ème ou 3ème Air Mali bis « , précise M. Nandjee, ajoutant que son réseau  » refusera cependant d’aller sur un terrain suicidaire « .

Selon l’orateur, le réseau Aga Khan de développement entend mettre en place une alliance sous régionale entre plusieurs compagnies sans empêcher chacune d’elle de conserver son identité propre.

 » Nous sommes en discussion avec plusieurs autres compagnies sous-régionales. Il nous faut coordonner et mieux optimiser les dessertes, permettant ainsi de faire des économies d’échelle « , a-t-il aussi souligné.

Le représentant résident au Mali du réseau Aga Khan d’ajouter que  » nous voulons simplement le développement économique du Mali. Avec la CAM, nous savions que allons faire des pertes dans la desserte intérieure. De nos jours, il faut être suicidaire pour faire une compagnie aérienne « ., a-t-il dit

Présentation du réseau Aga Khan

Le réseau Aga Khan est un groupe d’agences privées internationales qui œuvre à l’amélioration des conditions de vie et à la création d’opportunités dans certaines régions du monde en développement.

Au Mali, les agences de ce réseau sont engagées dans des programmes tels que la réhabilitation de la grande mosquée de Mopti, des programmes dans le secteur de l’aviation, de la microfinance et du développement social.

Outre sa présence au Mali dans le capital de la CAM, il est actionnaire dans la société d’emballage Embalmali, la société Energie du Mali.

Le réseau entend apporter un appui technique aux Centres de Santé Communautaires, aider la ville de Tombouctou à développer son plan d’urbanisation, informatiser le musée national et construire en son sein un laboratoire de conservation des textiles et céramiques.

Pour sceller davantage le partenariat entre le Mali et son réseau, le Prince Aga Khan effectuera du 30 juillet au 1er Août prochain une visite dans notre pays où il se rendra à Mopti pour y visiter la mosquée.

Sory Ibrahima GUINDO

27 juillet 2005