Des maires en visite dans ces localités ont pu s’inspirer de leur modèle réussi de développement.Le Commissariat à la sécurité alimentaire et l’Initiative 166 viennent de réussi un grand coup : mobiliser la quasi-totalité des 166 élus des communes les plus vulnérables du pays pour visiter les villages de Konou et Kominé (commune rurale de Farakoumassa) et la ville de Dioro. La visite s’est déroulée le 16 avril dernier.
Les localités dont il est question ont la particularité d’être des villages du Millénaire. Ils ont aujourd’hui amorcé un modèle de développement basé sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). L’approche consiste à garantir à tous les habitants de toutes les localités concernées, quels que soient leur lieu d’habitation et leur mode de vie social, économique et culturel, l’accès aux infrastructures de base.
C’est à dire, l’alimentation, la santé, l’éducation et l’assainissement. Les maires qui ont participé au voyage vont devoir s’inspirer de ce modèle, afin de le répercuter dans leurs localités respectives, suivant leur propre plan de développement économique, social et culturel (PDESC).
Les responsables municipaux étaient donc venus se faire une idée de ce qu’est un village du millénaire. Ils étaient accompagnés dans ce périple, par le commissaire adjoint à la sécurité alimentaire, Yaya Nouhoum Tamboura, le chef du service communication du commissariat à la sécurité alimentaire, Mme Camara Ténimba Monékata, et la consultante pour le projet « Initiative 166 », Mme Rossi Tiguida Camara.
Les maires étaient les hôtes de leurs homologues des communes de Farakoumassa, Salia Diarra et de Dioro, Aoudy Traoré. Le premier a reçu ses pairs dans les villages de Konou et Kominé. Les deux localités représentent une sorte de vitrine pour actions du Projet village du millénaire (PVM). A Konou, les visiteurs se sont rendus à l’école fondamentale du village construite par le projet. Il s’agit d’un complexe scolaire de six classes bâti en ciment.
Il comprend également une salle pour la direction, des latrines et un puits à grand diamètre. Le coût total des investissements est évalué 200 millions de Fcfa. La localité est aussi dotée de quatre véhicules de liaison de plus de 100 millions de Fcfa, a indiqué Mohamed Magassa, le responsable du Projet village du millénaire.
Les élus ont inspecté le puits à grand diamètre alimentant une adduction d’eau sommaire. Pour accéder à ces localités, une piste rurale de 27 kilomètres a été réalisée pour un coût estimé à plus de 100 millions Fcfa, indique Salia Diarra. La piste a largement contribué à désenclaver la commune.
A Dioro, les élus se sont rendus au Centre de santé communautaire entièrement rénové par le PVM. Le CSCOM de Dioro comprend aujourd’hui, une infirmerie, une maternité et une grande salle de soins. Il abrite également le logement du médecin chef. Un personnel qualifié et bien étoffé en assure le fonctionnement. Il est électrifié et équipé d’un chateau d’eau. Ces travaux ont coûté environ 250 millions de Fcfa entièrement financés par le Projet du millénaire, indique Mohamed Magassa.
Boureïma Namparé dirige la commune rurale de Oudogou dans le cercle de Bandiagara. Sa circonscription abrite 4880 âmes qui manquent de toutes ces infrastructures. Il s’est déclaré impressionné par le bond significatif effectué par les localités visitées. « J’envie mes collègues des deux communes Konou et Kominé. Je rêve de faire autant dans ma circonscription », confie-t-il.
Mais, l’édile reconnaît qu’il faut des moyens financiers pour réaliser les mêmes infrastructures pour ses administrés. Il a évoqué à cet effet, le manque criard de ressources humaines et financières. Mme Seck Oumou Sall, l’une des rares femmes maires au Mali, souligne l’intérêt du voyage organisé par « Initiative 166 » .
A Goundam, commune urbaine du cercle de Tombouctou, on manque de tout en terme d’infrastructures de base, indique son maire, Mme Seck. Cette visite revêt une importance particulière pour le maire de Goundam qui entend s’inspirer des exemples réussis de développement à la base à Konou et Kominé pour amorcer un véritable développement dans sa commune.
En effet, « Initiative 166 » vise l’accélération de la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans les 166 communes les plus vulnérables retenues par le Programme national de sécurité alimentaire.
L’objectif est de satisfaire sur une période de cinq ans, les besoins de base des populations ciblées à travers un paquet d’interventions dirigées par les communautés elles-mêmes.
Les villages auront les moyens de leur propre développement. L’initiative se propose d’apporter des investissements innovants dans les domaines de l’agriculture, la nutrition, la santé infantile et maternelle. Le programme concerne aussi la production alimentaire, l’éducation, l’accès à l’eau potable et aux infrastructures de base.
Cheick Amadou Dia
L’Essor du 20 Avril 2010.