Que tout cela ne nous trompe pas. Toute ville a un plan d’urbanisation préétabli qui sert de guide à son épanouissement. Celui de la ville de Bamako est tout simplement massacré, à volonté. Et pour preuve.
Dans le premier plan d’urbanisation de la ville de Bamako, il était prévu que notre capitale ne devait plus être traversée par les rails et cela au plus tard en l’an 2000. Le train devait partir de Kati, emprunter les rails qui passeraient derrière la colline du Point G, direction Sikoroni, pour aboutir au niveau de Moribabougou et continuer sur Koulikoro.
De Samé à la sortie de Bamako, de très grandes voies à plusieurs sens et des échangeurs devraient occuper l’espace ainsi libéré, rendant la circulation plus fluide. D’autres voies, semblables à celle qui passe à côté de l’ENSUP, étaient prévues sur les deux bords du fleuve Niger pour décongestionner la circulation dans la ville. Arrêtons-nous là.
Nous n’avons pas le droit de ne pas vous réciter par coeur le contenu de ce plan mais ce point évoqué illustre parfaitement le souci de nos autorités aux lendemains de notre indépendance d’avoir une capitale digne de ce nom. Mais que ne voit-on aujourd’hui ?
Tout est fait comme s’il fallait vendre le moindre espace disponible ou y construire un truc tape à l’oeil. Prenez le monument du père et de l’enfant à Médine : il est très joli, c’est incontestable, mais ne rétricit-il pas les deux voies ?
Tout comme ces fameuses clôtures autour des rails, de l’actuel Premier ministre qui obligent le piéton à marcher sur la route, à côté des véhicules ? Croit-on que la grande séparation entre Médine et Bagadadji est seulement fortuite ?
Ailleurs, n’a-t-on pas vu un maire de la Commune II vendre la moitié de la grande voie qui séparait le champ hippique du quartier Missira II ?
Il est très dommage de constater que nos autorités administratives et municipales n’aient jamais songé à organiser des journées de réflexion sur un plan d’urbanisation global pour toutes les villes du Mali, pas seulement de la capitale.
Nous aurions pu éviter d’avoir des immeubles à la place qu’il ne faut pas (cas de Azar Center, Hôtel Babani, Kempinski et autres prévus sous la colline de Badalabougou) parce qu’ils obstruent d’une manière ou d’une autre l’élargissement futur des voies.
Et surtout de ne pas voir des quartiers entiers sans système d’évacuation des eaux (absence totale de caniveau et de collecteur).
S’il existe un plan actuel d’urbanisation, nous serons bien disposés d’en découvrir le contenu parce qu’il serait curieux de savoir comment est prévu l’élargissement d’une voie comme celle qui passe devant le Dabanani. En rasant une partie de Bozola ?
Mohamed Lamine HAIDARA – 9 Mars 2005