La première participation de l’Afrique du Sud à un tel sommet remonte en 1998 à l’occasion du XXe Sommet France-Afrique tenu à Paris. C’est Thabo Mbeki, alors vice-président, qui représentait son pays, l’Afrique du Sud.
Cette première participation du pays de Nelson Mandela à la grand-messe franco-africaine, comme on dit, n’était pas passée inaperçue. Entre la France et l’Afrique du Sud, les relations étaient toujours ambiguës marquées par plus de rivalité diplomatique.
Mais la distance entre Paris et Pretoria s’est beaucoup rétrécie sous le règne de Nelson Mandela, et aujourd’hui, les deux pays ont appris à mieux se découvrir.
A ce 23e sommet Afrique-France de Bamako, c’est encore Thabo Mbeki, aujourd’hui Président de la République sud-africaine, qui vient représenter les Sud-africains. Ce pays anglophone devient du coup un des habitués des grandes rencontres entre Paris et les autres capitales africaines.
Si le rapprochement entre Pretoria et Paris est beaucoup guidé par des “logiques économiques”, ajoutons aussi qu’il peut être le fruit de la nouvelle politique élargie de la France en Afrique, qui ne concerne plus les anciennes colonies ou les seuls Etats francophones, mais plutôt une ouverture en direction du continent. Un nouveau concept de “Renaissance africaine” partagé par les deux hommes : Jacques Chirac et Thabo Mbeki.
Aimé RODRIGUE
FAURE GNASSINGBE
Le plus jeune des Chefs d’Etats présents à Bamako
Faure Gnassingbé, fils du défunt Gnassingbé Eyadéma qui a succédé à son père à la tête du pays à l’issue d’élections démocratiques, est le plus jeune président en raison de son jeune âge à participer à ce 23e Sommet Afrique-France qui s’est tenu à Bamako du 03 au 04 décembre 2005.
Le plus jeune a été également le premier des chefs d’Etat invités à ce sommet à fouler le sol malien à la tête de la délégation togolaise devant prendre part au sommet.
Interrogé par un confrère, il déclare être impatient, mais pas complexé de participer à un tel sommet, son premier depuis son accession à la République du Togo.
Le Togo qui assiste à une reprise graduelle de sa coopération avec l’Union européenne a un intérêt particulier à tirer de ce sommet de Bamako, le dernier pour le président français Jacques Chirac qui entretenait des relations très particulières avec feu Eyadéma.
Si les relations avec l’Union européenne ont pu se reprendre, il reste pour le pouvoir de Faure de régler le problème sur le retour des réfugiés et aussi celui lié à la réconciliation avec l’opposition en particulier Gilchrist Olympio.
Un tête à tête avec quelques “anciens” de l’Afrique en compagnie de Jacques Chirac, peut permettre à Faure Gnassingbé de débloquer beaucoup de situations dans son pays.
Aimé Rodrigue
MME ELLEN JOHSON SIRLEAF
Première dame présidente à participer à un sommet
Depuis son institutionnalisation en 1973 date de la naissance des sommets France-Afrique jusqu’à nos jours, jamais une femme n’a pris part aux travaux aux côtés des hommes au titre de présidente d’un Etat. Eh bien ! Ellen Johson Sirleaf, Première dame africaine élue présidente d’un Etat, est aussi la première femme qui a marché aux côtés des hommes à l’occasion de ce 23e sommet Afrique-France à Bamako.
Elue, il y a tout juste quelques mois à la tête de l’Etat libérien, Mme Ellen Johnson Sirleaf a participé à son premier Sommet Afrique-France en tant que chef d’Etat.
Autant sa participation à ce sommet est beaucoup significative autant son élection à la présidence du Libéria n’est pas passée inaperçue. La présence d’une femme aux côtés des hommes, peut nul doute apporter un changement à la manière de faire et d’agir des hommes.
Mais sans blague, le désormais chef de l’Etat libérien est certes venue à Bamako pour consolider les relations de son pays avec les autres Etats africains surtout après de longues années de guerre civile qu’a connue le Libéria, mais on pourrait aussi croire que le pays de Georges Weah (ex-footballeur et candidat malheureux aux dernières élections présidentielles face à Ellen Johson Sirleaf) cherche de nouvelles orientations politiques et économiques avec la France de Jacques Chirac.
Mais la présence à un tel sommet du Libéria à l’heure où l’on parle beaucoup de guerres et de crises en Afrique peut aussi être l’occasion pour certains leaders des pays africains, voisins ou non du Libéria de mettre quelques points sur les “i”.
Aimé Rodrigue
05 décembre 2005.