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« La privatisation de la société Energie du Mali a été un échec », a déclaré le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Hamed Diané Séméga, au cours de la conférence de presse qu’il a animée mardi à la dette publique en compagnie de son collègue de la Promotion des investissements, des Petites et moyennes entreprises porte-parole du gouvernement, Ousmane Thiam.

Les deux ministres étaient face à la presse pour faire le point de la situation qui prévaut à EDM-SA après le départ de Saur, un des actionnaires de EDM et la reprise de la majorité des actions (66 %) par l’Etat.

Selon le ministre Séméga, des incohérences sont apparues dans la formule d’indexation tarifaire dès la mise en œuvre du contrat de concession. L’application de ce mécanisme tarifaire avait entraîné une augmentation que l’Etat a supportée pour près de 10,6 milliards de janvier à décembre 2001.

Comme du lait sur le feu

En 2003, les tarifs d’électricité restaient toujours élevés. Ce qui a conduit l’Etat à demander une baisse tarifaire de 10 % qui a aussi été entièrement compensée à hauteur de 7,2 milliards.

De 2001 à 2003, l’Etat a donc versé au compte de EDM-SA un montant cumulé de l’ordre de 18 milliards de F CFA à titre de compensation tarifaire.

Sans donner la certitude que l’Etat allait procéder des baisses tarifaires, le ministre a affirmé que la reprise de EDM par l’Etat résulte de la volonté de mettre l’électricité à un coût acceptable et surtout de la place stratégique qu’occupe cette denrée dans la vie de la population.

Commentant les péripéties du retrait de Saur, le ministre a indiqué que les deux parties avaient opté pour la séparation à l’amiable. Ainsi, l’Etat a racheté les actions de Saur pour 1 milliard 130 millions F CFA.

Evoquant la gestion qui y sera désormais faite, pour éviter que l’entreprise « coule », le ministre a placé sa confiance en la nouvelle équipe tout en assurant suivre de près la société. Selon le ministre, cette reprise de la majorité des actions à EDM n’est pas un début de nationalisation des entreprises.

Denis Koné

19 octobre 2005.