Minimiser les effets pervers du démantèlement tarifaire entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest
Un atelier de deux jours est organisé, depuis hier lundi 13 août au Grand Hôtel, par le Comité national de suivi des négociations de l’Accord de partenariat économique (APE) sur la détermination du Tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO et le listing des produits sensibles et des produits spéciaux du Mali. Il s’agit de minimiser les effets pervers du démantèlement tarifaire entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest en prélude à la mise en œuvre, dès le 1er janvier 2008, de l’Accord de Cotonou.
A partir du 31 décembre 2007, l’Accord de partenariat économique (APE) ou Accord de Cotonou entrera en vigueur. En attendant, les négociations, entamées depuis le 3 octobre 2003 dans la capitale économique du Bénin, entre l’Union européenne et les pays de la zone Afrique – Caraïbe – Pacifique (ACP), continuent inexorablement leur chemin et sont aujourd’hui entrées dans leur deuxième phase après la réunion à Niamey, le 6 octobre 2006, du Comité ministériel de suivi et les conclusions de la réunion des négociateurs en chef tenue à Bruxelles le 5 février 2007.
«Cette phase décisive des négociations porte sur la définition conjointe de programmes d’accompagnement de l’APE et son financement par la Commission européenne, la formulation des calendriers d’accès au marché des deux parties et enfin l’élaboration du texte de l’Accord», d’après Moussa Diakité, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, qui représentait le ministre Moctar Ouane.
C’est dans ce cadre qu’un atelier, qui doit prendre fin aujourd’hui et aux travaux duquel participent le chef de la Délégation de la Commission européenne à Bamako, Irène Horejs, et les ambassadeurs du Mali et du Niger à Bruxelles, Ibrahim Bokar Ba et Abdou Abarry, a débuté hier au Grand Hôtel.
Ledit atelier a pour objectifs, pour l’essentiel, de présenter la méthodologie d’élaboration de la liste des produits sensibles et spéciaux adoptée par l’Afrique de l’Ouest pour bénéficier d’un traitement particulier – notamment la protection partielle ou intégrale à la libéralisation.
Il s’agit spécifiquement, pour ce qui est du Mali, d’examiner et d’amender le projet de rapport provisoire de la liste de ces produits, d’en dégager les mesures pour le traitement en perspective de la formulation de l’offre d’accès au marché de l’Afrique de l’Ouest et d’identifier les mesures d’accompagnement au plan national et régional permettant au Mali de profiter de cette offre.
Autre objectif: passer en revue le projet de structure du Tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO prévu dans le cadre de la création de la Zone de libre-échange (ZLE) et échanger sur les projets des listes A et B en discussion au niveau régional. Un enjeu de taille au vu des résultats des études d’impact de l’Accord de Cotonou sur les économies des Etats d’Afrique de l’Ouest.
Pour l’ambassadeur Moussa Diakité, en ce qui concerne le Mali, l’APE a certes des conséquences négatives qui ont pour noms: une perte de recettes douanières pour les finances publiques et un effet récessif sur certaines branches d’activités industrielles et agroindustrielles se traduisant par une diminution de la valeur ajoutée industrielle de certaines entreprises compétitives.
Mais il a aussi un effet dynamisant sur les exportations sous réserve du démantèlement des barrières non tarifaires se traduisant par un gain de compétitivité de certaines entreprises. C’est en cela que la détermination des produits sensibles et des produits spéciaux, qui vise, au cours de cet atelier, à minimiser les pertes de recettes fiscales consécutives à la mise en œuvre de l’APE et à protéger les secteurs de production vulnérables, est salutaire.
Zoubeirou MAIGA
14 août 2007.