Accusés de collusion avec l’Etat d’Israël par les autorités iraniennes, 7 baha’is sont en détention depuis le 6 août 2008 à la prison d’Evin à Téhéran.
Le procureur adjoint de la sécurité à la Cour islamique révolutionnaire de Téhéran, Hassan Haddad, a affirmé à la presse iranienne que les 7 détenus auraient avoué diriger une organisation illégale ayant des liens avec Israël. Accusations auxquelles les baha’is opposent un démenti.
« La communauté baha’ie n’est pas impliquée dans les affaires politiques. Leur seul crime est la pratique de leur religion » , a protesté Bani Dugal, principale représentante de la communauté internationale baha’ie auprès des Nations unies.
Le 14 mai dernier, 6 des administrateurs de la communauté baha’ie iranienne, forte de 300 000 membres, qui assuraient jusqu’ici la gestion des affaires courantes des baha’is d’Iran, ont rejoint en détention un 7e. En réponse à l’indignation des autorités canadiennes, américaines et de la présidence de l’Union européenne, le gouvernement iranien avait indiqué à l’époque que ces personnes représentaient « une menace pour l’Etat ».
Ils sont jusqu’ici privés d’accès à un avocat et n’ont eu que très peu de contacts avec leurs familles, limités à quelques coups de téléphone d’une ou deux minutes. La Fédération internationale des droits de l’Homme s’inquiète de leur intégrité physique et psychologique et a demandé à l’avocate Shrin Ebadi, prix Nobel de la paix, de se charger de leur défense.
Depuis 1970, les baha’is, principale minorité religieuse d’Iran, sont stigmatisés en Iran. Leurs biens sont confisqués, certains sont régulièrement emprisonnés, interrogés sur leurs activités et plusieurs autres centaines ont été exécutés. Tous sont interdits d’études supérieures, d’accès à la fonction publique, etc.
Depuis plusieurs semaines, les baha’is reçoivent des menaces de mort, subissent incendies de maisons et tentatives de meurtres impunis. Les 9 membres de l’Assemblée collégiale dirigeante des baha’is d’Iran disparus en 1980 n’ont jamais été retrouvés. Après quelques années de relative accalmie, le sort des baha’is s’est de nouveau fortement dégradé après l’arrivée au pouvoir du président Mahmoud Ahmadinejad.
Mohamed Daou
08 Septembre 2008