Partager

Si, de l’avis du maître d’ouvrage ; à savoir : ce fonctionnaire de l’Etat malien, même une montagne aurait ressenti le choc ayant provoqué la chute de la passerelle de Sogoniko, pour les spécialistes du BTP, par contre, la sagesse aurait recommandé d’attendre le résultat des enquêtes avant toute déclaration.

C’est dans la nuit de mercredi à jeudi dernier qu’un camion surchargé a percuté l’ouvrage devant servir de passerelle pour piétons à Sogoniko, non loin de l’auto gare. Le choc a emporté une grande partie de l’ouvrage et provoqué des chutes de décombres qui bloqueront la circulation routière pendant plusieurs heures. Le site était encore en chantier et les travaux avançaient normalement.

Il ressort des explications fournies par un illuminé, fonctionnaire de son état, que l’impact à l’origine de l’affaissement de l’ouvrage n’aurait laissé indifférent même une montagne. De son point de vue, la faute n’incombe nullement à la qualité de l’ouvrage qui répondrait, à ses dires, aux normes établies. En clair, il ne s’agit pas d’un défaut de construction. Mais, faut-il le croire sur parole ?

Pour notre part, nous avions décidé d’avoir un avis plutôt neutre en tout cas, nullement partie prenante du chantier. Comme tout le monde, le vice-président de l’Ordre des ingénieurs du Mali, Arboncana Maïga, a vu les images à la télé et aperçu le camion responsable du désastre. Il a aussi suivi avec intérêt l’intervention de notre fonctionnaire de l’Etat. Voici l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder :

– L’Ordre des ingénieurs du Mali a-t-il été impliqué dans le suivi du chantier ?

– Non !

– Existe-t-il un contrôleur agréé de l’Ordre sur le chantier en question ?
– A ma connaissance, non ! Il arrive qu’à titre individuel, des ingénieurs de l’Ordre soient recrutés comme contrôleurs.
– A votre avis, en pareille circonstance, ne faut-il d’abord ouvrir une enquête en vue d’établir les causes réelles non de l’accident, mais des dégâts survenus sur le chantier, ce, avant toute déclaration à caractère officiel ?

– Parfaitement ! Je suis d’avis !

En somme, il revenait, en la matière, à l’ingénieur-conseil (le contrôleur) de parler et non le maître d’ouvrage, à savoir, un quelconque représentant de l’Etat, lequel étant, par définition, le bénéficiaire de l’ouvrage et aussi l’attributaire du marché. Le jeu est visiblement biaisé.
Direction, l’Ordre des architectes du Mali. Moussa Traoré pour sa part, se contente de nous rappeler tout simplement que l’échangeur au niveau du pont du roi Fahd au Quartier-Mali a supporté des assauts plus violents que celui de la passerelle en question. Il est pourtant là, toujours solide.

A vous de faire votre religion !

B. S. Diarra

25 Octobre 2010.