Partager

Avec le lancement des travaux de réhabilitation et de bitumage du tronçon Bamako-Kangaba de la RN 26 le samedi dernier (7 juin 2008), le président ATT qui entame ainsi la 2e année de son second et dernier mandat de cinq ans à la tête du Mali vient de réparer une énorme injustice nationale dont le cercle de Kangaba était victime.

Située en effet à moins de 100 km de Bamako, la capitale du Mandé qui constitue pourtant une zone de production par excellence de notre pays était sans nul doute la grande oubliée de cette vaste politique de désenclavement intérieur initié par nos autorités depuis quelques années.

Les travaux de lancement de la route Bamako-Naréna en 2002 ont été très mal ressentis en son temps. Tous les ressortissants de Kangaba clamaient haut et fort que leur contrée est victime d’une politique de sélection qui rime avec une injustice criarde.

Depuis bientôt un demi-siècle, un puissant lobby s’est constitué autour de la réalisation de ce projet si cher aux populations de Kangaba.

Conscient de cette préoccupation ma-jeure de ces populations, le président Amadou Toumani Touré qui s’apprêtait à briguer un second mandat a inscrit dans ses priorités la construction et le bitumage du tronçon Bamako -Kangaba. La raison inavouée était d’avoir les faveurs de ces électeurs potentiels qui ne voulaient qu’une seule chose : leur route.

C’est ainsi que dans le cadre du programme d’exécution du projet d’amélioration des corridors de transports (PACT), le gouvernement de la République du Mali initia en janvier 2006 une étude de faisabilité technico-économique de la route Bamako-Kangaba-Dioulafoundou frontière Guinée.

Une route censée jouer un grand rôle dans la lutte contre la pauvreté à travers le désenclavement des communautés rurales, permettant à celles-ci d’acheminer leurs productions en direction des zones de consommation à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Et peu de temps après, le président candidat qui s’était lancé, contre toute attente, dans une pré-campagne électorale promettait le bitumage de la route Bamako-Kangaba.

Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, le président ATT profita du 1er anniversaire de son second mandat pour concrétiser sa promesse. Il a en effet lancé en grande pompe le samedi dernier (7 juin 2008) les travaux de bitumage du tronçon Bamako-Kangaba.

Ce projet grandiose prend son origine au niveau du poste de contrôle de Sébénicoro, à la sortie de la ville de Bamako en se débranchant de la route Bamako-Naréna et prend fin à la sortie de la ville de Kangaba vers Dioula-foundou, à l’ouvrage P.K85 + 989 vers l’IFM.

Les travaux consisteront en la construction d’une route revêtue de 85 km ayant une plateforme de 10 m composée d’une chaussée de 7 m de large et deux accotements de 1,50 m de large de part et d’autre. La structure comprend une couche de fondation et une couche de base en graveleux latéritique de 15 cm et 20 cm d’épaisseur chacune.

Le revêtement sera en béton bitumineux de 4 cm d’épaisseur dans la section Bamako-Bancouma-na et en enduit superficiel bicouche dans la section Bancoumana-Kangaba.

De même que les travaux de construction de trois grands ponts, il est prévu 66 ouvrages d’assainissement et la mise en place de 256 panneaux de signalisation verticale et des bandes de marquage pour la signalisation horizontale.

Des agglomérations désenclavées

Longue de 85 km, cette route Bamako-Kangaba va traverser trois communes rurales, à savoir celles du Mandé, de Bancou-mana et de Minidian. Elle passe aussi par dix-neuf agglomérations à savoir Sébénikoro, Samaya, Sa-manko, Katibougou, Fara-bana, Samalé, Badou-Samalé, Samaniyana, Djo-liba, Kirina, Koursalé, Kollé, Bancoumana, Na-guilabougou, Kéniéroba, Madina, Déguélo et Kangaba.

Une quinzaine de villages aussi seront désenclavés avec la construction et le bitumage du tronçon Bamako-Kangaba. Il s’agit entre autres de Balan-dougou, Nafadji, Dala-kana, Ténèya, Missira, Djiguidala, Niamé, Ham-dallaye, Kéla, Balasan, Kéniégoué, Banankoro, Danga, Tombola et Dioulafougou.

La réalisation de ce projet est attribuée à la société d’ingénierie d’Outre Mer de Chine COVEC-Mali qui a accepté de préfinancer l’ensemble des travaux pour un montant hors toutes taxes de près de 17 milliards de F Cfa soit exactement 16 988 038 750 F Cfa pour un délai d’exécution de trente mois.

Un volet environnemental

Dans le cadre de la préservation de l’environnement, il est prévu d’adopter des mesures d’atténuation, d’optimisation et d’accompagnement.

Il s’agira entre autres de la plantation de 2170 pieds d’arbres ; l’arrosage du chantier pendant les travaux et remise en état des sites d’emprunts ; le balisage et la mise en place des panneaux de signalisation et la limitation de vitesse pendant et après l’exécution des travaux ;

la collecte et l’élimination des déchets solides et liquides des chantiers ; la mise en place des mesures d’hygiène et de salubrité dans les chantiers et la protection de la faune et de la flore.

Birama Fall

10 Juin 2008