“Je me demande comment certaines personnes s’y prennent pour devenir riche de façon qu’on aurait dit vraiment indécente”, s’interrogeait le défunt comédien, humoriste et non moins initiateur des “Restos du Cœur“, Michel Colucci dit Coluche.
En fait, il semble que la position fortunée d’un homme dépend moins de son travail, de sa capacité ou de son intelligence qu’à une certaine chance ou opportunité sociale due à un coup de génie ou une circonstance inouïe.
Mais l’on peut bien se tromper d’hypothèse, surtout lorsqu’on considère la remarque quelque peu mystérieuse du Dalaï Lama du Tibet : “La richesse extraordinaire d’un homme n’a rien à voir avec ses qualités intrinsèques. Et contrairement à ce qu’il pourrait croire ou imaginer, la raison de cette fortune est bien ailleurs…”. Mais où? Là se trouve le nœud gordien du mystère…
Des fortunes héréditaires
En Août 2007, la tête couronnée considérée comme la plus fortunée du monde était le roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej. Sa richesse était évaluée à 35 milliards de dollars US, soit la bagatelle de 37 500 milliards de FCFA.
Dans son dernier numéro du même mois de la même année, le bimensuel américain “FORBES“ a établi un classement et publié une liste des quinze rois, reines, cheikhs ou princes les plus fortunés. Mais le magazine précisait qu’aucun d’eux ne peut figurer dans le classement annuel des milliardaires, dressé par “FORBES“.
Tout simplement parce que les fortunes de ces “têtes couronnées“ sont héréditaires, souvent partagées entre membres de famille élargies et destinées à garantir l’assise d’une nation ou d’un territoire. Est-ce pour cette raison que la fortune de la reine Elizabeth, qui occupe le 12è rang du classement de “FORBES“, n’atteint même pas le milliard de dollars?…
Après le roi de Thaïlande, aujourd’hui âgé de 81 ans, viennent quelques émirs magnats du pétrole, qu’on peut énumérer dans un mouchoir de poche. D’abord le Cheikh khalifa Ben Zayed Al Nahyan, celui-là même à qui l’on doit la réhabilitation de la fameuse avenue de Lafiabougou (à Bamako) qui porte son nom. Aujourd’hui âgé de 61 ans, le Cheikh Zayed est président des Émirats Arabes Unis. Sa fortune est estimée à 23 milliards de dollars US, soit 51 100 milliards de FCFA.
Puis vient le roi Abdallah d’Arabie Saoudite, âgé de 85 ans et dont les avoirs sont évalués à 21 milliards de dollars US, soit 11 500 milliards de FCFA. Le Sultan de Bruneï, Haj Hassanal Bolkiah, âgé de 63 ans, le talonne de près, avec une fortune de 20 milliards de dollars US, soit 10 000 milliards de FCFA.
Enfin suit le Cheikh de Dubayy (situé sur le Golfe Persique), Mohamed Ben Rachid Al Maktoun, âgé de 59ans, et dont les biens sont estimés à 18 milliards de dollars US, soit 9 000 milliards de FCFA. Il possède également une fortune immobilière composée d’un hôtel à New York -l’Essex House-, des fermes dans l’Etat du Kentucky, et de grosses parts financières dans le grand magasin “BARNEY”, à New York, toujours aux États Unis. Notons que Dubayy fait également partie des Émirats Arabes Unis.
Des actionnaires et des souverains peu lotis
Il semble que les femmes sont peu loties dans ce classement du journal “FORBES“. En effet, seules deux reines sont retenues sur la liste du classement concerné : Elizabeth II d’Angleterre, âgée de 83 ans et qui occupe (disions nous) la 12è place, avec 650 millions de dollars US, soit 325 milliards de FCFA ; puis Béatrice de Hollande, âgée de 71 ans et qui occupe le 14è rang avec 300 millions de dollars US, soit 150 milliards de FCFA.
Quant au plus jeune monarque de 41 ans, le roi Mswati III du Swaziland, il est également le dernier de la liste, malgré une fortune de 200 millions de dollars US, soit 100 milliards de FCFA.
La plupart des princes cités possèdent d’ailleurs des parts dans des fonds souverains qui ont racheté des dizaines d’entreprises occidentales et investi dans des banques, notamment CITIGROUP, dont le Fonds Souverain d’Abu Dabi est devenu le premier actionnaire.
Un monarque ne règne pas seulement sur un territoire, mais aussi sur des fidèles. C’est le cas du Chef spirituel, le prince Karim Aga Khan, qui règne sur 15 millions de musulmans israéliens, et dont la fortune est estimée à 1 milliard de dollars US, soit environ 5 00 milliards de FCFA.
Notons enfin le cas du prince du Liechten âgé de 64 ans, Hans Adam II, avec une fortune de 5 milliards de dollars, soit 2 500 milliards de FCFA. Le prince Hans Adam possède également près de 20 000 hectares en Autriche, plusieurs Palais au centre de Vienne, et une fabuleuse collection d’art ancien.
Mais tout récemment, il s’est fait attirer des déboires lorsque la banque familiale, la LGT, a été l’objet d’une enquête, après que les services secrets allemands eurent acheté, à un informateur, des données bancaires confidentielles concernant ladite LGT.
Oumar DIAWARA
20 Octobre 2008