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De la bouche du Chef de l’Etat lui-même, j’ai pu noter son dépit de constater que tous les efforts du pays se concentrent uniquement sur l’alimentation des populations auxquelles on veut éviter les situations de crise alimentaire qu’on a connu du simple fait de l’invasion acridienne suivie d’une récolte pas du tout bonne.

Même si les officiels chargés de la gestion de cette question ont préféré le terme pudique de difficultés alimentaires pour désigner la crise alimentaire qui a frôlé la catastrophe avec des prix record de vente du riz, du maïs et du mil notamment.

Le problème à ce niveau aura été la forfaiture des commerçants ayant bénéficié tant des exonérations de l’Etat sur les importations de riz que de la complicité de nombreux responsables de haut niveau et qui pour avoir en plus fait monter les enchères et avoir vendu le riz principalement à des prix prohibitifs n’ont encouru aucune sanction connue et exemplaire.

La crise acridienne a occasionné au Mali une chaîne de solidarité telle que les particuliers, les entreprises et les partenaires au développement ont tous mis la main dans la poche pour combattre le fléau.

Toutefois, la gestion de ces fonds a été décriée par de nombreux confrères et de l’avis général, on s’attendait à un audit et à des sanctions. A moins que l’on nous informe, on n’aura noté aucune action dans ce sens à ce jour.

A cela, on peut ajouter les violences du 27 Mars lors du match contre le Togo et la passivité des forces de l’ordre qui semblaient avoir décidé de laisser les populations entre les mains des manifestants qui ayant vu l’absence de répliques ont ainsi débordé causant des dégâts importants et des préjudices incommensurables pour certaines des victimes.

Ce qui a semblé être la sanction le limogeage de quelques directeurs de services de sécurité nous est apparu comme disproportionné en raison de l’importance des dégâts.

Que dire de gouvernements en déliquescence comme Ag Amani 2 et Pinochet qui ont été décriés par toute la population sans que les changements auxquels les gens s’attendent ne se concrétisent jamais.

Le temps n’est pas un allié d’ATT qui semble pourtant vouloir jouer avec ce facteur. Des changements devraient intervenir dans tous les domaines de l’activité économique et donner ainsi au pays des chances de sortir de la morosité qui sévit depuis la mi 2004.

L’année 2005 au Mali peut elle pour autant être considérée comme Annus Horribilis ? Non en réalité, dans la mesure où ce sont les correctifs qui devaient permettre de relancer l’appareil qui ont manqué à bien des égards. Peut-on pour autant espérer que ATT prendra la mesure et procéder aux changements inévitables pour un sursaut de l’économie ?

Rien n’est moins sûr dans la mesure où même lorsqu’il perçoit la nécessité des changements, et cela j’en suis convaincu, il reste clair que la plupart des hommes à changer se sont positionnés comme étant indispensable pour une éventuelle réélection en 2007.

Là, se situe la nébuleuse qui n’autorise pas à l’optimisme quant à l’avenir immédiat, en tout cas pour 2006 année préélectorale et 2007 année d’élections générales, porteuse d’espoir pour les opportunistes et situationnistes de tout acabit. Dommage ! Qui vivra verra.

En tout cas, bonne et heureuse année à tous en commençant par ATT à qui je redis Kébira Wagara. Je lui demande de penser aux jeunes neufs qui attendent leur heure, lui qui songe prioritairement aux anciens du 3è âge comme PM, et hauts responsables alors même que ceux ci avec leur sagesse et leur grande expérience sont les mieux indiqués pour des fonctions de conseillers ! N’est ce pas, Président ?

Bonne et heureuse année 2006 à tous les lecteurs de la chronique et toutes nos excuses pour les mots qui n’auront pas été doux. Bye bye…

Idrissa Diouf

28 décembre 2005.