Dieu soit loué qu’il n’y ait pas eu de débordements excessifs. Toutefois, il y a eu çà et là des écarts de langage qu’on peut et doit regretter. A l’annonce des résultats provisoires, des clameurs de contestation parfois violentes se sont levées. Cela est normal en démocratie plurielle à la suite d’une défaite alors qu’on croyait à la victoire. Le ressentiment qu’en ont éprouvé les perdants se comprend vraiment. La désillusion a été d’autant plus brutale que la victoire du Président sortant a été totale dès le premier tour.
Cette victoire n’est pas la conséquence d’une quelconque fraude ou d’un quelconque tripatouillage comme l’opposition se plaît à le dire sans retenue. Elle est au contraire la résultante, le fruit de plusieurs facteurs et de plusieurs composantes qui, pris individuellement, peut faire mal à l’adversaire même d’une certaine envergure. D’abord, ATT, en lui-même est tout un monument, toute une référence. Son immense popularité au-dedans et au-dehors est une force qui peut tout emporter sur son passage. Son bilan des cinq années de pouvoir et son programme militent largement en sa faveur.
Le second élément ayant concouru à sa victoire, c’est l’efficacité et la force de l’armada mise en place. Rien n’avait été négligé pour emporter l’adhésion libre de l’électorat. Le socle de cette puissante machine électorale a pour noms l’ADEMA, l’URD, le CNID, le MPR, le RDA et l’UDD…. Ces Partis Politiques sont sur le terrain une force irrésistible. N’ont-ils pas raflé 90% des sièges des Conseillers Communaux en 2004 ? A l’Assemblée Nationale ne représentent-ils pas les 90% des élus du peuple?
D’autres Partis Politiques ont également apporté leur soutien au Président sortant. Ayant un tel ensemble autour de lui, le candidat ATT ne pouvait que l’emporter, avec la manière en plus. En ce qui me concerne, j’ai suivi personnellement le déroulement de l’élection présidentielle à Nioro du sahel. J’ai tout vu, tout entendu, tout noté. Je peux affirmer que les opérations de vote se sont déroulées normalement. Les bureaux de vote ont fait le plein. Les délégués de la Cour Constitutionnelle, ceux des démembrements de la CENI et les observateurs nationaux et internationaux, tous étaient présents dans chacun des bureaux des 16 communes du Cercles. Ils ont tous constaté que le vote a été correct et propre. Ils ont tous, par conséquent, signé les Procès Verbaux sans réserve.
C’est le lieu pour moi de faire une mention particulière à l’adresse des démembrements de la CENI qui se sont dépensés sans compter pour être à la hauteur de leur délicate mission. Ils méritent qu’ils soient félicités et remerciés. Mes remerciements vont également aux Délégués de la Cour Constitutionnelle pour la tâche abattue j’ai également noté que le PARENA, malgré les accusations de fraude dont on nous accable, est resté dans une fourchette stable, laquelle se situe entre 6 000 voix aux législatives de 2004 et 7 000 voix à l’élection présidentielle de 2007. J’adresse mes vives félicitations et exprime ma profonde reconnaissance aux populations du Cercle de Nioro pour leur mobilisation totale en faveur du candidat de l’URD, mon Parti. Nous avons battu le record de la Région de Kayes. N’eût été la confrontation avec deux des fils du terroir, nous aurions peut-être battu le record au niveau national.
L’opposition s’étonne, par ailleurs que des résultats provisoires aient été connus et publiés avant que le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ne les ait portés à la connaissance du public. Rien d’étonnant en cela. L’utilisation du téléphone mobile en est la seule explication. Souvenons-nous du service qu’il a rendu à Me Abdoulaye Wade en 2000. Nous nous en sommes tous servis merveilleusement lors de l’actuelle présidentielle.
En ce qui me concerne, en tout cas, j’ai connu, depuis Nioro, tous les résultats sortis des urnes dans les 16 Communes du Cercle et ce dès 2 heures du matin. J’ai pu connaître également tous les résultats ou presque au niveau national au même moment. De quoi se plaint l’opposition quand on sait que le Directeur de campagne de IBK proclamait celui-ci vainqueur le dimanche soir dès 20 heures 30 mn. Il y a là une mauvaise querelle sur laquelle je n’insisterai pas, outre mesure.
En définitive, on peut affirmer sans conteste que le candidat président ATT a remporté l’élection présidentielle d’avril 2007, dès le premier tour. A supposer que l’on ait confié l’organisation et le contrôle des opérations de vote à la seule ONU ayant à ses côtés l’ensemble de ses casques bleus pour assurer le maintien de l’ordre, les résultats auraient été les mêmes. Le fossé creusé n’aurait pas varié et ATT aurait, à coup sûr, dominé les débats de bout en bout. Je conseille donc à l’opposition de savoir raison garder, d’accepter sa défaite avec élégance et fair-play. Il y va de sa crédibilité et de sa grandeur. Les élections législatives très prochaines doivent constituer désormais le seul objet de nos préoccupations.
J’attire l’attention de tous les partis politiques sur l’urgence d’une vaste sensibilisation autour du bulletin unique. Certes, l’ORTM n’a pas démérité à cet égard, mais les images n’ont pas atteint toutes les localités du Mali. Les erreurs et les confusions ont été constatées au niveau des électeurs de plusieurs villages. Que de bulletins nuls !
Que de voix perdues !
Dans leur ignorance, des électeurs ont apposé leurs doigts sur la photo des 8 candidats à la fois. C’est le comble. Le bulletin unique est une nouveauté. Les Partis Politiques ont donc le devoir urgent d’entreprendre une vaste campagne de sensibilisation autour de la question, avant les élections législatives à venir.
Mon dernier propos est sur un tout autre chapitre, c’est l’hommage que je voudrais rendre au Ministre démissionnaire, Nancoman Keïta. J’exprime à celui que j’appelle familièrement “diamanatiguiden”, car, il est fils de chef de Canton, toute l’admiration et toute la reconnaissance des populations du cerlce de Nioro et de moi-même. Nancoman Keïta fut un bon ministre de l’Environnement et de l’Assainissement. Peu importe que nous n’appartenions pas au même bord politique. Ce qui m’importe, c’est le service qu’on rend à la Nation à quelque niveau où l’on se trouve. Partout où Nancoman keïta est passé il a frappé l’imagination des populations villageoises par sa simplicité, son sens de l’humain et son sens du devoir. Il a posé pied en des endroits où jamais Ministre de la République n’était venu auparavant. Il a distribué beaucoup de cadeaux et prodigué des encouragements dans le cadre de la conservation de la nature. Merci, “diamanatiguiden” pour ce que vous avez fait et pour ce que vous avez été.
HONORABLE DEPUTE Élu à Nioro du Sahel, Cheichna Hamalla BATHILY
09 mai 2007.
