Problème de santé publique, le VIH/Sida touche au Mali plus de 100 000 personnes.
Aussi, afin d’assurer une meilleure prise en charge des personnes atteintes du VIH et circonscrire le phénomène, les pouvoirs publics maliens ont multiplié initiatives et actions, comme la gratuité des antirétroviraux, la création de centres ou unités de dépistage à Bamako ainsi que dans les régions.
Dans notre pays, la loi stipule que le dépistage du VIH/Sida est libre et gratuit. Aussi, pour connaître son statut sérologique, nombreux centres ou unités de dépistage existent à Bamako et dans les régions.
Pour se faire, les volontaires peuvent se rendre dans les établissements hospitaliers du Point G, de Gabriel Touré ; au Centre d’écoute, de soins, d’animation et de conseil (CESAC) ; au centre de santé de référence de la commune V ; au Projet jeunes de Sogoniko ; au centre Éveil.
Unité de l’Ong Population service international (PSI), une organisation financée par l’USAID dans le cadre de la coopération Mali/Etats-Unis, le centre Evéil intervient dans la lutte contre la pandémie du Sida, en offrant des services de dépistage et de conseil. Il a été inauguré le 23 décembre 2001 et dispose de deux autres démembrements à Ségou et Kayes.
Le choix du nom du centre, marque la détermination des responsables de la structure à provoquer l’éveil des consciences face à la pandémie qui menace dangereusement les populations des pays en développement et en particulier les femmes, qui sont les plus vulnérables et paient le plus lourd tribut de la maladie.
Par mois, le centre Éveil effectue en moyenne 150 à 300 dépistages au VH/Sida. Ce taux atteint parfois 500, lorsqu’on prend en compte les données de la stratégie avancée, car, le centre Éveil s’intègre souvent dans les activités des organisations non gouvernementales financées par PSI pour mener des activités de dépistage.
Liées au paiement d’un forfait de 500 Fcfa, les prestations du centre, sont cependant gratuites pour les personnes les plus défavorisées qui ne peuvent pas débourser cette somme.
Toute personne désireuse de connaître son statut sérologique ou de recevoir des conseils se présente au centre Éveil, où elle est accueillie à la réception. Alors, elle est orientée en fonction de ses besoins soit dans la salle de dépistage soit dans celle de conseil.
La personne, a précisé Mamadou Tiema Doumbia, coordinateur du centre Éveil, est entretenue sur les conditions du dépistage dont la règle de mise est le volontariat, l’anonymat et la confidentialité.
Le client donne un nom de code. Le résultat lui est ensuite livré sur une carte bleue qui porte un numéro (un sticker numéroté) de code. Le dossier, constitué, comprend une fiche de visite qui permet de suivre le client. Il y a également une fiche client qui comporte un questionnaire auquel le patient doit répondre. A ce niveau, il apportera les précisions sur son âge, son statut matrimonial entre autres. Enfin la fiche labo complète le dossier et permet au laborantin de mentionner son résultat.
Au centre Éveil, trois types de test sont pratiqués. Quand le test est positif, il doit être confirmé par le test d’hemastrip. C’est lorsqu’il y a contradiction entre les deux tests, que le technicien fait recours au troisième test, l’oraquick.
Pour s’assurer de la fiabilité de ces tests, le centre s’impose un contrôle de qualité par l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP). En terme clair, l’échantillon sanguin de chaque personne est prélevé sur un buvard, qu’on enverra un peu plus tard à l’INRSP pour un contrôle de qualité à des coûts assez élevés.
Selon les résultats des contrôles de qualité, les tests son fiables à 97,3%, a assuré le coordinateur et les 2,7% de tests non fiables proviennent de prélèvements qui n’ont pas été correctement faits, avec les conditions de conservation qui n’ont pas été respectées.
Le centre Éveil, a précisé son coordinateur, ne délivre pas de résultat de test par écrit, car ceci est contraire aux normes et procédures. Le résultat est communiqué verbalement au sujet et à ses proches (parent, conjoint ou conjointe) s’il est consentant.
De même, le centre Éveil ne fait pas de dépistage chez les moins de 18 ans, excepté ceux réalisés sur réquisition judiciaire ou dans les cas de maladies, car il est indispensable de confirmer ou d’infirmer les soupçons en vue d’une meilleure prise en charge.
L’esprit de partenariat qui existe entre sa structure et les hôpitaux Gabriel Touré, Point G, le CESAC qui assurent la prise en charge, a été salué par le coordinateur du centre Eveil.
21 novembre 2006.