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Inquiet de l’avenir du pays, le Cadre de Réflexion et d’Action des Jeunes (CRAJ) n’entend pas rester indifférent : le 27 Février, il vient d’organiser, au Centre Djoliba, un meeting au cours duquel il a interpellé les autorités politiques maliennes, par rapport aux mauvais traitements réservés aux dossiers les plus brûlants de l’heure. C’est donc dans une salle bondée de jeunes que le Président, M. Mahamane Mariko, a animé cette rencontre, assisté d’autres responsables du CRAJ.

Le 22 Septembre 2010, le Mali comptera ses 50 ans d’indépendance et presque deux décennies de démocratie. Cependant, ce Mali, bien que souverain et démocratique continue toujours de “tanguer ” au niveau de sa justice, mais aussi et surtout dans ses relations néocoloniales avec la France qui remettent en cause sa sécurité frontalière avec certains de ses voisins tels que l’Algérie et la Mauritanie.

Selon le CRAJ, ces propos trouvent leur illustration dans les récents évènements qui ont démontré la fragilité de notre indépendance vis-à-vis de la France, mais aussi celle de notre Justice qui doit pourtant représenter le dernier rempart de notre démocratie chèrement acquise, même au prix de sacrifices humains.

Ces événements sont, entre autres, la libération de terroristes à la suite de leur procès bâclé par la Justice malienne sous l’injonction du pouvoir exécutif “en mission commandée” de la France décidée à faire libérer un coopérant français, M. Pierre Camatte.

Toujours selon les responsables du CRAJ, cet acte a eu un précédent fâcheux dans les relations séculaires entre le Mali et ses voisins : l’Algérie et la Mauritanie. Et à cause du laxisme de nos hautes autorités, le Mali est en proie de devenir un “no man’s land”, avec ses corollaires d’insécurité frontalière et urbaine, les émeutes du 22 Février 2010 à Bamako, la violence interethnique du Wassoulou… A cela s’ajoute l’annulation des élections municipales en Commune IV.

“Cette annulation est synonyme de complot politico-judiciaire ourdi contre le jeune Moussa Mara, qui avait donné de l’espoir aux populations de ladite Commune par une pratique politique innovante de déclaration de ses biens, mais aussi une gestion participative et concertée des populations des affaires publiques“, a déclaré le Président du CRAJ.

Et M. Mahamane Mariko, de poursuivre en évoquant “l’indifférence inqualifiable des plus hautes autorités face au sort désespérant des travailleurs de l’HUICOMA, victimes d’une gestion mafieuse et d’un capitalisme sauvage ».

Enfonçant le clou, M. Mariko a martelé que le CRAJ affirme avec rigueur toute son indignation et son inquiétude quant à l’avenir de la démocratie, de l’indépendance du Mali et particulièrement de celle de sa Justice malienne.
En résumé, le CRAJ “dénonce toutes ces tentatives autocratiques dans la gestion du pouvoir politique, salue le coup d’État perpétré contre l’autocrate Mamadou Tandja au Niger, et invite la junte militaire à faire une transition qui sera couronnée par l’organisation d’élections libres et transparentes, à l’issue de laquelle le peuple souverain du Niger choisira démocratiquement ses institutions”.

Par ailleurs, le Président du CRAJ a exhorté “toutes les forces vives africaines à rester debout pour la restauration et la consolidation de la démocratie gage de l’avènement d’une Afrique nouvelle et féconde d’espoir”. Et de conclure : “Le CRAJ, fidèle à ses idéaux de démocratie et de bonne gouvernance des affaires publiques, “réitère toute sa disponibilité et son engagement pour le combat d’un Mali émancipé dans une Afrique unie et prospère“.

Tout en abondant dans le même sens, d’autres intervenants (tels que M. Bakary Berthé représentant les travailleurs compressés de l’HUICOMA, et M. Sory Ibrahim Camara du camp Moussa Mara) n’ont pas manqué de signaler leur vision sur les réalités de l’actualité.

Bakoroba COULIBALY

01 Mars 2010.