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« Je vous est appelés aujourd’hui pour vous présenter un document signé au début du mois d’Avril à Paris. Il s’agit de la Charte de bonnes relations entre les Fédérations nationales et internationales. Ce document permet désormais de créer une entente entre les départements de la Jeunesse et des Sports et les Fédérations. J’ai déjà rencontré les différentes fédérations. Et je suis très satisfait de cette rencontre ».

C’est ainsi que le ministre de la Jeunesse et des Sports, le Docteur Moussa Balla Diakité s’est exprimé en s’adressant aux journalistes hier, lundi 25 avril, à l’occasion d’un déjeuner de presse. Comme il l’a si bien dit, l’objectif de la rencontre était, tout simplement, de diffuser la Charte de bonnes relations entre les Etats et les Fédérations nationales et internationales. Malheureusement, ce déjeuner de presse s’est vite transformé en un tribunal pour juger la Fédération Malienne de Football (Femafoot). Tout était déjà préparé à l’avance.

Des questions avaient été proposées à certains journalistes pour compromettre la Femafoot. Il s’agit surtout de l’affaire des 101 millions de FCFA, des ristournes de la CAN-Tunis 2004, du contrat de Alain Moizan, la vente des billets et cartes des matches internationaux et, bien sûr, la défaite des Aigles du Mali aux éliminatoires cumulées CAN-Mondial 2006. C’était donc une belle occasion pour le ministre de la Jeunesse et des Sports de se blanchir.

S’agissant des ristournes de la CAN, Moussa Balla Diakité estime que le fonds, bien que destiné à l’équipe nationale, doit être versé au Trésor Public. Puisque c’est l’Etat qui prend en charge toutes les dépenses de l’équipe. Au lieu de 101 millions de FCFA, ce sont plutôt 97 millions de FCFA, compte tenu du taux du dollar à l’époque. Sur ce montant, 25 millions de FCFA ont été dépensés lors du championnat national de football que la Femafoot a décidé de rembourser. Le ministre de la Jeunesse et des Sports réclame également la moitié des frais de transport des Aigles à la CAN 2004.

Ce montant est estimé à 6 millions de FCFA. En tout cas, Moussa Balla est catégorique en disant que « l’Etat prendra toutes les dispositions pour que le reste des fonds soit versé au Trésor Public. C’est pourquoi, les contrôleurs généraux sont passés à la Femafoot afin de vérifier ses comptes ».

Parlant du contrat de Alain Moizan, le conférencier dira que « l’ex-entraîneur des Aigles avait saisi la Fédération Internationale de Football (Fifa) pour rupture abusive de son contrat. C’est pourquoi, Moizan et son avocat réclament 154 millions de FCFA à la Femafoot ».

C’est bien le ministère qui doit payer cet argent puisque le contrat de Alain avait bien et bel été signé par Djibril Tangara, à l’époque ministre de la Jeunesse et des Sports. Ce que Moussa Balla reproche à la Femafoot, c’est le fait qu’il a été mentionné dans ce contrat qu’en cas de rupture, six mois de salaires seront payés à Moizan.

Alors qu’il percevait 7 millions de FCFA par mois, soit un total de 42 millions de FCFA en six mois. Aux dires de Moussa Balla, son département s’engagera à payer les six mois de salaires plus 8 millions de FCFA comme frais de tractations judiciaires que Moizan et son avocat ont faites.

Parlant des billets parallèles qui se vendaient lors des matches internationaux, Moussa Balla a confirmé qu’il existait un réseau de vente de billets parallèles.
C’est pourquoi, il a été créé une commission pour la gestion des billets et cartes lors des différentes manifestations sportives. Cette commission a déjà réalisé un résultat satisfaisant lors du match Mali-Togo du dimanche 27 mars dernier. Les recettes de ce match ont dépassé les 52 millions de FCFA.

Répondant à la question sur l’échec des Aigles aux éliminatoires cumulées CAN-Mondial 2006, Dr Moussa Balla a déclaré avec force que « nous sommes condamnés à nous battre pendant ces éliminatoires même si nous n’avons pas assez de chance de nous qualifier ni à la coupe du Monde, ni à la CAN. Sinon, nous serons suspendus par la FIFA ».

Alou B. Haïdara

26 avril 2005