« Mieux vaut tard que jamais » dit-on. La France, en décidant d’établir l’équilibre pensionnaire entre tirailleur sénégalais et son homologue français, vient de corriger une injustice historique.
Cette décision, qualifiée de reconnaissance tardive par le Premier ministre français, va certainement contribuer à l’amélioration des conditions de vie de nombreux anciens combattants d’Afrique noire et du Maghreb encore en vie.
Au Mali, les anciens combattants libérateurs de la France du général de Gaulle considèrent cette décision des autorités françaises comme une victoire.
Toutefois, à la Maison des anciens combattants, on préfère encore garder les pieds sur terre. « Nous ne pouvons cacher notre satisfaction, mais jusque-là, rien n’est complètement acquis. Car c’est uniquement à travers les médias que nous avons appris que l’égalité sera rétablie entre un pensionnaire français et son homologue des ex-colonies françaises », a expliqué le 1er vice-président national des anciens combattants, l’adjudant-chef à la retraite Douga Coulibaly.
Selon le 1er vice-président des anciens combattants du Mali, l’ancien combattant français gagne dix fois plus que son homologue de l’Afrique noire et du Maghreb, ce qui, de son point de vue, est inadmissible.
« Nous avons vécu les mêmes guerres et les mêmes galères. Donc, pourquoi cette inégalité au moment du partage du gâteau » s’est-il interrogé.
Antadou Somboro, un ancien de la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) que nous avons également rencontré, fait part de sa joie avant de regretter tout le temps passé dans les négociations et la lutte pour le rétablissement.
« J’ai fait la guerre de 39-45 en Normandie aux côtés des troupes du général de Gaulle. Ensuite, j’ai passé 4 ans à Djibouti et 3 ans à Madagascar au service de la France qui après ne me dit même pas merci ».
Au Mali, la nouvelle mesure d’amélioration des pensions des ex-combattants va concerner des éléments âgés d’au moins 65 ans, qui ont fait la guerre pendant 90 jours auprès d’une compagnie française et qui ont une carte de combattant à la retraite.
Les détenteurs de pension de retraite combattant dans notre pays étaient estimés en 1994 à 1750 anciens environ. Le 1er vice-président des anciens combattants du Mali, a indiqué que ce chiffre va connaître certainement une diminution du fait du nombre de décès enregistrés dans les rangs.
Amadou Waïgalo
29 septembre 2006.
