Retour imminent de l’ambassadeur algérien à Bamako
C’est notre confrère Le Temps d’Algérie, qui donne l’information dans son édition du mercredi 17 mars : l’Ambassadeur d’Algérie au Mali, rappelé dans son pays après la libération de quatre terroristes d’AQMI par la justice malienne, va rejoindre son poste à Bamako incessamment. Citant M.Abdelkader Messahel, ministre algérien délégué aux Affaires maghrebines, le journal précise que « le différends entre l’Algérie et la Mali a trouvé sa solution à l’occasion de la Conférence des ministres des Affaires étrangères de sept pays de la bande sahélo-saharienne sur le terrorisme » qui vient de se tenir dans la capitale algérienne.
C’est le Temps d’Algérie qui, dans son édition de mercredi 17 mars, annonce la nouvelle : l’ambassadeur d’Algérie au Mali, rappelé par son gouvernement pour punir Bamako d’avoir libéré quatre terroristes d’Al Qaïda en échange – selon la vision algérienne – de la libération du Français Pierre Camatte, » doit regagner son poste incessamment « .
Citant M. Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires maghrébines, le journal précise que » le différend entre l’Algérie et le Mali a trouvé sa solution à l’occasion de la conférence des ministres des Affaires étrangères sur le terrorisme « dans la bande sahélo-saharienne qui vient de se tenir dans la capitale algérienne.
Si cette information est confirmée, elle serait l’unique résultat tangible de cette rencontre. En effet, le communiqué de presse qui l’a sanctionnée laisse apparaître clairement qu’aucune décision concrète n’a été prise par les participants s’agissant du sujet à l’ordre du jour. Ceux-ci y déclarent » condamner sans équivoque la prise d’otages et le paiement de rançons aux entités terroristes « .
Ils réitèrent « leur ferme condamnation du terrorisme et leur détermination à éradiquer le phénomène pour redonner à la région sahélo-saharienne sa vocation d’échanges, de paix, de stabilité et de coopération féconde « .
Pour prévenir et lutter contre le terrorisme, ils préconisent » une approche intégrée, coordonnée et solidaire « qui n’exclut pas cependant » la responsabilité de chaque État de mener une lutte efficace « à son propre niveau. L’impératif d’une » coopération bilatérale et régionale structurée, exclusive et de bonne foi « a été souligné dans le texte.
On le voit comme le nez au milieu du visage, la Conférence d’Alger, convoquée à grand renfort médiatique, n’a abouti à aucune décision concrète de nature à circonscrire ou faire reculer le fléau du terrorisme dans un délai prévisible. La montagne a bien accouché d’une souris. En fait, cette conférence marque même un recul par rapport à plusieurs autres qui l’ont précédée- même si ce n’était pas toujours à un niveau ministériel-où des recommandations pertinentes ont été adoptées sans être jamais appliquées.
Principalement à cause de la mauvaise foi algérienne. C’est cet état de fait, qui a porté un lourd préjudice à la lutte contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier sous toutes ses formes dans la bande sahélo-saharienne que nous dénoncions dans un article intitulé «Une conférence pour rien…».
Un titre bien inspiré pour le moins. A voir la précipitation avec laquelle cette conférence a été organisée et l’absence de décision concrète qui en a résulté, on a le sentiment qu’Alger a voulu tout simplement réaliser un formidable coup diplomatico-médiatique qui le ferait apparaître aux yeux de la communauté internationale comme la puissance régionale qui a décidé de reprendre les choses en mains devant les turpitudes constatées chez des voisins, en particulier le Mali, qui risquent de compromettre la lutte contre le terrorisme et les réseaux criminels.
Notre confrère algérien cité à l’entame de cet article nous renseigne que les choses sérieuses sont programmées pour avril prochain avec la tenue à cette période d’une conférence des ministres de l’Intérieur et une réunion des états-majors des pays ayant participé à cette rencontre d’Alger. Parions qu’elles ne seront pas plus productives que celle qui vient de se clore.
Deux autres révélations, faites par notre confrère d’Alger, retiennent toutefois notre attention : l’Algérie, qui a, jusque-là, privilégié le démantèlement des groupes terroristes par le seul usage de la force armée, est, semble t-il, désormais acquise à l’idée d’actionner une sorte de Plan Marshall d’urgence pour le développement socio-économique des populations démunies de la région sahélo-saharienne. Mieux, à entendre Abdelkader Messahel cité par le journal, » l’apport et l’appui de ces populations dans la lutte contre le terrorisme et les autres formes de criminalité transfrontalière est un grand atout « .
On croirait entendre le président ATT plaider pour sa conférence sur la paix, la sécurité et le développement dont le sort paraît scellé à jamais.
Saouti Labass HAIDARA
L’Indépendant du 21 Mars 201.