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La BHM a tenu son dernier conseil d’administration en juin, mais, la Commission bancaire de l’Uémoa qui était au chevet de la banque vient de déposer son rapport provisoire.

La BHM accuse un déficit de plus de 23 milliards de F CFA.
La commission bancaire, dans ses recommandations, a demandé à l’Etat de constituer des provisions de plus de 50 milliards de F CFA pour couvrir les créances douteuses et litigieuses.

Cette mesure est urgente, puisque, selon le document, en décembre déjà, ces provisions pourraient être utilisées pour couvrir les crédits qui pourraient, dans un premier temps en tout cas, disparaître de la colonne des crédits dans le bilan et figurer dans celle des pertes.

La Commission bancaire est l’organe chargé de la police des banques et établissements financiers. Elle inspecte périodiquement (tous les 2 ans), toutes les banques de l’Union.

Elle est installée à Abidjan et c’est elle qui délivre les agréments, contrôle les provisions, veille au respect des ratios prudentiels…

La trésorerie de la BHM est extrêmement tendue au vu des manœuvres aux guichets. La direction a récemment communiqué par médias interposés en direction de ses débiteurs, mais elle n’a pas encore fait de feed-back sur les recouvrements et tout porte à croire que les créanciers ne se bousculent pas à ses portes.

Selon certaines sources, les réflexions sont pourtant menées de l’intérieur. Ainsi, il serait « envisageable » de mettre en régie les programmes immobiliers financés, de sorte que la banque puisse avoir un regard sur les mouvements de fonds et entrer dans ses droits.

Car, d’aucuns pensent qu’à ce jour, la banque n’a pas pu trouver un système adéquat de recouvrement.

Aux termes de son inspection, la Commission bancaire a trois choix :
-la situation est jugée moindre, la BHM-SA sera placée sous surveillance pour un moment, le temps de se « ressaisir » ;
-la situation est jugée grave, elle sera placée sous administration provisoire. Ce fut en son temps le cas de la BIM, qui avait un déficit moins grave d’ailleurs, car la BIM plafonnait à 10 milliards de perte ;
-enfin, si la Commission trouve « irrémédiable » la situation, ce sera la liquidation pure et simple de la banque. Nous n’avons rien connu de tel au Mali, mais cela est déjà arrivé à deux reprises au Togo.

C’est toute la responsabilité de l’Etat qui apparaît à ce niveau. En effet, ce n’est plus les grands actionnaires et les 3000 petits porteurs qui sont menacés, mais même les déposants courent des risques si l’Etat ne fait rien.

Car, ATT s’est investi d’une mission sociale (noble par ailleurs) de doter le plus grand nombre de Maliens d’un toît.

Cela ne peut pas aller sans la société sur laquelle tout le monde fonde des espoirs. Il ne serait pas admissible de laisser la BHM couler, car elle est l’espoir de tous les sans toits du Mali.

Dans un système financier comme le nôtre où l’économie est bancarisée à moins de 30 %, on ne peut pas se permettre de laisser mourir une banque.

Alexis Kalambry

La thérapie Barry

Le ministre des Finances a dépêché à la BHM un cabinet d’expert, le cabinet Barry, pour voir comment sauver l’établissement. Les résultats sont extraordinaires de l’avis des agents de la banque.

« En l’espace d’un mois, ce cabinet a refait le point sur la situation et remis le personnel au travail ». Les travailleurs de la banque qui ont salué cette initiative du ministre Abou-Bakar Traoré affirment que si le cabinet Barry bénéficie de plus de collaboration de la direction et du département, la BHM sortirait très vite de la zone rouge.

A l’heure actuelle, au Mali, personne n’a intérêt à ce que la BHM reste dans une situation de trésorerie tendue.

A. K.

03 octobre 2005.