Il s’agit essentiellement du comportement inacceptable de la multinationale SOMADEX-SA qui :
– Procède par des radiations et licenciements arbitraires pour se débarrasser de 530 ouvriers qui ont 3 ou 4 ans d’ancienneté afin d’en embaucher de nouveaux en faisant des bénéfices sur le droit des travailleurs.
– Licencie des travailleurs pour les punir d’avoir usé de leur droit inaliénable d’aller en grève légale. – N’assure pas correctement la couverture sanitaire de ses travailleurs et des familles de ces derniers – Ne reconnaît pas les représentants élus des travailleurs.
– Met les travailleurs dehors pour ensuite les accuser d’abandon de poste. – Fait pourchasser les grévistes par des forces de l’ordre à Bougouni et les fait poursuivre par ces mêmes forces de l’ordre jusqu’à Bamako.
Dans ce Mali, reconnu au plan international comme un pays de Démocratie et où prévaut l’Etat de droit, les droits fondamentaux des travailleurs citoyens maliens seraient-ils menacés par la multinationale SOMADEX-SA? Pourquoi les forces de l’ordre sont-elles impliquées dans un différend entre un syndicat et son patronat?
Comment peut-on admettre que, sous l’instigation d’une Société multinationale, si puissante soit-elle, des Maliens soient persécutés, que leur domicile soit violé, qu’eux mêmes soient pourchassés d’une ville à l’autre sans nul mandat d’aucun juge?
Est-il nécessaire de rappeler Ó ceux qui ne l’auraient pas encore compris que le Mali n’est pas une République bananière et que l’homme malien doit être respecté L’argent n’a jamais été et ne sera pas le fondement de l’éthique dans ce pays !
Est-il en outre nécessaire de rappeler qu’aucune Société agissant chez nous, ne pourrait se permettre de le faire dans l’opacité, dans un territoire à elle où elle appliquerait ses propres lois et constituer ainsi un Etat dans l’Etat?
Enfin, le RDS est étonné qu’après toutes ces révélations, l’inspection du Travail ne se soit point manifesté pour rétablir le droit des travailleurs Ó Morila. Sinon qu’on nous explique alors si le droit de grève existe encore au Mali ?
Dès lors, le RDS en appelle aux Autorités de la République du Mali pour veiller à ce que les multinationales, qui agissent chez nous, n’importent chez nous les méthodes inhumaines qu’elles pratiquent dans certains pays. Le RDS estime que des dispositions doivent être prises pour contraindre SOMADEX-SA Ó se conformer :
– Aux lois et règlements de notre pays, notamment le droit malien du travail ;
– Aux textes relatifs au Code minier du Mali ;
– Aux règles propres d’embauche des travailleurs et de cesser les ruses et astuces d’embauche et débauche à l’endroit des travailleurs.
Et ce, dans le but exclusif de protéger les intérêts du Mali, ainsi que la dignité des Maliens.
Bamako, le 11 novembre 2005 P/Le Conseil Exécutif
-Le Président
-Pr Younouss Hamèye DICKO
17 novembre 2005.