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Au terme des travaux, nous, participants constatons avec regret et amertume que :

1/Le délai prévu pour la période transitoire (12 ans, à compter de 2008) pour la mise en oeuvre des Accords de Partenariat Economique (APE) est trop court pour permettre aux pays ACP d’avoir une économie capable de concurrencer celle de l’Union Européenne;

2/ Avec les APE, la suppression des barrières douanières et celle des <> vont entraîner un impact désastreux sur l’économie, les secteurs sociaux de base, les capacités de l’état à répondre à ses exigences, etc.;

3/ L’économie des Pays ACP se trouve à un stade primaire par rapport à celle de l’UE. Du coup, avec la signature des APE, ils ne pourront échanger avec l’UE qu’à travers les produits agricoles d’exportation qui sont aussi victimes de la détérioration des termes de l’échange;

4/Les APE prennent le relais des Politiques d’Ajustement Structurel (PAS) et des Cadres Stratégiques de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) qui sont des stratégies d’affaiblissement des Etats ACP;

5/La non implication effective et démocratique des Acteurs Non Etatiques dans l’élaboration et la mise en oeuvre des Programmes Indicatifs Nationaux (PIN) et Programmes Indicatifs Régionaux (PIR), prive ces documents de toute légitimité pour être présentés comme des programmes de développement répondant aux aspirations des populations concernées;

6/Le désengagement de plus en plus inacceptable de nos Etats vis-à-vis de l’agriculture de façon générale et en particulier de la filière Coton, en adoptant la stratégie de privatisation qui, selon, eux conduira à la croissance, et, par conséquent au développement;

7/La subvention des producteurs de coton de l’UE et des USA au détriment de ceux des pays ACP;

8/La menace grandissante de l’introduction des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) dans l’agriculture des pays ACP à travers certaines multinationales de l’UE et des USA.

Par conséquent, nous exigeons :

1/L’orientation des APE vers un développement des marchés intérieurs en soutenant l’accroissement intérieur et en renforçant la cohésion politique des ACP dans une logique de protection des marchés. Autrement dit, aller vers <>, ou encore des <> et non des <>;

2/ Ouverture des marchés européens et maintien de la non réciprocité dans les échanges;

3/La non signature des APE dans leur logique actuelle;

4/L’implication effective et démocratique des Acteurs Non Etatiques à toutes les échéances concernant l’Accord de Cotonou;

5/La mise en place des mécanismes de communication permanents entre les Acteurs Non Etatiques, les ordonnateurs nationaux, les délégations de l’UE dans l’élaboration et la mise en oeuvre des politiques économiques et sociales concernant l’Accord de Cotonou;

6/Le maintien et le renforcement du rôle de l’Etat dans l’économie et l’arrêt des privatisations;

7/L’arrêt pur et simple des soutiens directs et indirects aux exportations apportés aux agriculteurs de l’UE qui sont contraires aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC);

8/Le renforcement des parlements des pays ACP, leur contrôle sur le contenu des accords et la concertation entre ceux-ci et les Acteurs Non Etatiques;

9/L’arrêt de l’introduction des OGM dans l’agriculture des pays ACP.

Bamako, le 17 avril 2005

Les participants

19 avril 2005