Chers compatriotes,
C’est ici, à Diéma, dans le Kaarta, dans le Mali profond, que j’ai une pensée particulièrement douloureuse pour les évènements que notre pays a connus malheureusement ce matin.
Dans une autre contrée lointaine, dans un autre Mali profond, l’Adrar des Iforas, et plus exactement dans la ville de Kidal, des éléments armés ont attaqué les principaux postes militaires.
Cela fait mal ! Certes, mais nous devons, une fois encore, face à des épreuves, nous unir, renforcer notre solidarité, œuvrer pour l’unité et la cohésion nationales.
Je demande, à chaque Malienne, chaque Malien, d’abord de garder le calme, de renforcer la sérénité et surtout de faire preuve de mesure quelle que soit la difficulté de la situation.
Je voudrais convier toutes les Maliennes et tous les Maliens à savoir faire la part des choses. Ceux qui ont attaqué des postes militaires à Kidal ne doivent pas être confondus avec nos autres compatriotes Tamasheq et proches qui vivent avec nous nos difficultés, qui ont choisi le Mali, qui ont choisi la loyauté et qui ont les mêmes droits que nous.
Ne les confondez pas avec ceux qui ont tiré à Kidal (…) Il faut les aider, les assister, les encourager.
Que personne ne fasse cette confusion dans les Camps militaires, dans les Camps de la Garde Nationale, dans les Services de la Douane et tous les autres Services de l’Etat, Administration publique comme privée.
Ne faites pas un amalgame entre celui qui a tiré là-bas, sur un poste militaire, et l’autre malien qui, ici, travaille et s’occupe de sa famille.
Je n’ai pas besoin d’aller à Bamako pour suivre cette situation. J’irai au terme de ma visite… à Diéma, ensuite, in challah à Nioro. C’est lorsque je finirai ma mission que je rentrerai à Bamako.
Ce que je voudrais vous dire, heure par heure, jour après jour, je suivrai cette situation… où que je me trouve en République du Mali.Il faut que vous le sachiez, il n’y a aucune différence entre ici, Diéma, et le Palais de Koulouba.
Je suivrai la situation avec responsabilité mais aussi avec mesure. Je demande à ce que l’ensemble des Maliennes et des Maliens se tienne la main.
Ne confondez pas les [paisibles citoyens] avec des gens qui ont pris de [lourdes] responsabilités dont eux seuls connaissent les raisons. Mais nous pensons déjà que les conséquences sont particulièrement graves.
Au Mali, on n’a plus besoin de prendre des armes pour se faire entendre. La décentralisation est un statut particulier par lequel [vos] élus peuvent, par différentes voies, – administratives et politiques – transmettre [vos] doléances, [vos] suggestions et critiques aux autorités.
Dans ce sas, si la démocratie vous donne toutes les voies, vous n’avez pas besoin de la voie des armes.
Je vous dis à tous : « Courage ! Ce n’est pas une tragédie […] C’est une situation que nous allons gérer en toute responsabilité« .
Source : Cellule Communication de la Présidence de la République
24 mai 2006.