“La problématique de la gestion des déchets plastiques dans le District de Bamako” était au centre d’une conférence-débats organisée le samedi dernier par l’Association Aide Action Santé Mali. Ce débat qui a eu pour cadre la salle de Conférence de la chambre de commerce et d’Industrie du Mali, a été animé par Me Amadou Tiébilé Diarra, avocat à la Cour, M. Sidy Kéita de la DNACPN, M. Boubacar A Maïga de la Direction Nationale de la Santé et Mme Maïga Fatoumata Sokona, responsable d’une ONG oeuvrant au niveau du District. C’était en présence du Dr Moussa Sanogo, président de l’AAASM accompagné des autres membres du bureau.
“A travers cette initiative, l’association aide action santé Mali veut attirer l’attention de l’opinion nationale sur le problème crucial de la gestion des déchets plastiques et poser les bases de l’initiative d’une étude en collaboration avec les partenaires sur les options de gestion durable de déchets de façon générale et spécifiquement des déchets plastiques« , a déclaré Moussa Sanogo.
Il a saisi l’occasion pour parler des objectifs de cette association qui veut aider les communautés à la base à l’identification de leurs problèmes de santé en y apportant des solutions ; à travers l’éducation pour la santé et la promotion des bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement en même temps que contribuer à la valorisation du savoir culturel local et au renforcement du partenariat Nord-Sud à travers des projets cohérents et durables de co-développement.
Faut-il le rappeler l’association aide action santé Mali a été créée le 16 novembre 2006 par des jeunes du pays qui mènent des activités professionnelles et qui ont décidé de mettre leurs compétences au service des communautés. Selon le président Moussa Sanogo, ses interventions sont volontaristes et bénévoles.
Pourquoi le choix d’un tel thème pour cette conférence ?
De l’avis des membres de cette association, le problème de déchets plastiques n’est plus à démontrer. Tous sont convaincus que les déchets plastiques sont à base de nombreuses situations désagréables, au niveau de l’agriculture et de l’élevage, deux secteurs-clés de l’économie nationale. Ils ont signalé les dégâts au niveau des ouvrages d’assainissement réalisés à coût de milliards, sans compter qu’ils contribuent à affecter la santé des populations et leur environnement.
L’impact des déchets plastiques sur le cadre de vie des populations est réel, a déclaré un des conférenciers qui a poursuivi en disant que le plastique est un outil approprié pour l’emballage des denrées alimentaires et autres. Selon lui, une fois utilisé, il devient un objet encombrant et nuisible, avec de multiples effets néfastes qui affectent la santé de l’homme et des animaux. “Les déchets plastiques sont un frein à la production agricole, sans oublier la dégradation de l’environnement à plusieurs niveaux”, ajoutera le conférencier. Un autre, de faire la remarque : “le plastique est rentré dans nos moeurs”.
En effet, le rapport sur l’environnement au Mali en 2005 indique que, sur 17 089 tonnes de déchets plastiques importés et produits du Mali, seuls 1355 à 1720 tonnes sont recyclées (soit moins de 10%). Le troisième conférencier d’informer qu’il existe peu de statistiques sur la quantité de déchets plastiques produits dans notre pays. Seulement, indique-t-il, quelques rares études menées traitent de la question en s’attachant à développer plus d’informations d’ordre conceptuel.
Bamako est la plus grande ville du Mali avec environ un million cinq cent mille habitants, soit 13% de la population du pays. La paupérisation des zones locales a entraîné un exode rural massif vers les villes, dont Bamako. Ce qui explique l’explosion démographique, avec l’apparition des quartiers spontanés entraînant une plus grande production de déchets de façon général, spécifiquement les déchets plastiques.
Pour tous les intervenants, les populations doivent comprendre que les déchets, en général, et les déchets plastiques, en particulier, peuvent devenir des ressources, et qu’en les éliminant, on peut atteindre un double résultat : la lutte contre la dégradation de l’environnement urbain en aidant à la réalisation d’un milieu beaucoup plus salubre, et la création d’emplois à partir de ceux qui font la pré collecte des ordures.
Unanimement, il a été reconnu que la non dégradation de ces plastiques dans la nature engendre des risques dont les populations sont victimes, avec leurs effets néfastes sur la santé, l’agriculture, l’élevage et l’environnement. C’est dire que les déchets plastiques constituent un danger pour les populations du District.
Laya DIARRA
03 juillet 2007.