Notre pays, depuis une dizaine d’années, s’est lancé dans un vaste programme de réforme institutionnelle, notamment la décentralisation. Dans le cadre de la réussite de cette reforme, M. Moussa Djiré et M. Abdel Kader Dicko, tous deux professeurs à l’Université de Bamako et chercheurs du réseau “réussir la décentralisation” (RLD) ont voulu compétir pour apporter leur soutien dans la réussite de cette décentralisation.
C’est dans ce contexte, avant hier, qu’ils ont procédé au lancement de leur ouvrage, premier d’ailleurs du genre, intitulé “les conventions locales face aux enjeux de la décentralisation au Mali”. C’était au centre Mémorial Modibo Kéïta.
Plusieurs acteurs et chercheurs de la reforme institutionnelle y ont pris part.
En effet, réussir la décentralisation est un défi majeur à relever pour notre pays. C’est pourquoi, plusieurs structures et acteurs de la société civile et partenaires techniques et financiers n’ont jamais cessé d’édicter des voies de moyens pour atteindre cet objectif tant attendu.
Comme, le souligne d’ailleurs M. Moussa Djiré, ce document sur la réussite de la décentralisation est un effort collectif de plusieurs chercheurs maliens et français. Selon lui, il n’est pas le fruit du hasard, mais un travail de longue haleine.
Il a remercié infiniment la coopération suisse, particulièrement le Directeur Jean Luc Vicheau qui était lui-même présent, pour leur soutien constant.
Par ailleurs, ce livre comporte deux grandes parties essentielles: la première relative à l’histoire et les expériences dans la gestion des ressources naturelles au Mali et la seconde est relative au bilan et perspectives. Au sahel, la gestion des ressources naturelles connaît une pluralité de références, de mode d’intervention et de légitimité.
Les systèmes juridiques et les institutions qui en découlent ont des difficultés pour réglementer l’accès et l’exploitation de ces ressources. Face à cette situation, les conventions locales, définies comme des accords entre acteurs locaux, notamment les communes, les groupes socio- professionnels ruraux, les administrations locales, les collectivités territoriales les services techniques et les ONG constituent une alternative.
En effet, au Mali, de nombreuses expériences de conventions locales s’efforcent de promouvoir une gestion concertée des ressources naturelles. Cet ouvrage fait le point sur l’état de ces conventions. Il présente l’histoire du phénomène qui s’enracine dans la période coloniale, avec plusieurs évolutions dues aux multiples contextes sociopolitiques.
Il montre le passage des pratiques aux essais de conceptualisation des conventions locales des termes du débat juridique. Il aborde également les approches méthodologiques, les impacts et les limites de ces expériences.
Il se penche aussi sur les perspectives d’évolution de ces conventions dans le contexte de la décentralisation en cours. Selon les auteurs, elles peuvent contribuer à résoudre les difficultés observées actuellement dans la mise oeuvre à résoudre les difficultés observées actuellement dans la mise oeuvre des transferts de compétences en matière de gestion des ressources naturelles et être donc un instrument de consolidation de la décentralisation et de la démocratie au Mali.
Selon M. Amadou kéïta, coordinateur du groupe d’étude et de recherche à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, le livre est le plaidoyer des conventions locales devant les acteurs de la reforme et en faveur des localités signataires de cette convention.
Ces conventions locales permettront la participation des divers habitats locaux dans la gestion de leurs propres ressources. Cet ouvrage plaide également pour une prise en conscience dans la prévention des conflits, de la bonne gouvernance dans la gestion des ressources naturelles locales.
En outre, les auteurs ont montré que les conventions locales ne sont pas supérieures à la loi mais sont au contraire sous l’égide des autorités administratives les (préfets), la police administrative (le maire). Elles permettent de limiter les territoires des communes, fait ressortir la place et le rôle des autorités institutionnelles ; prennent en espèce les préoccupations dans le sens de transfert de compétences ou de la gérance des collectivités territoriales.
Selon les auteurs, une deuxième édition sera en cours dans les prochains jours. Par ailleurs, cet ouvrage, réalisé par les deux auteurs font partie du réseau “réussir la décentralisation” (RLD). Un réseau qui a pour objectifs principaux : contribuer à approfondir la décentralisation tout en tenant compte de la gestion durable des ressources naturelles ; aider à construire des institutions participatives et responsables à tous les niveaux ; et informer les politiques des pratiques de terrain pour réaliser les deux premier objectifs.
Hady BARRY
11 juin 2007.