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Décrétée sur fond de crise par l’Association des Ecoles secondaires Privées Agrées (AEPAM) pour non paiement de plus de 650 millions FCFA par l’Etat, des frais scolaires et aditifs dus aux Ecoles Privées Agréées, la grève de 72 heures, a été suivie par toutes les écoles affiliées à ladite association, dans le District de Bamako et dans les régions.

En effet, une crise profonde existe depuis le mois de mai 2006 entre le Ministère de l’Education et les établissements d’enseignement secondaire privés agréés, autour du non paiement des frais scolaires et aditifs, d’un montant de plus de 650 millions pour l’année scolaire 2006-2007.

L’AEPAM a, à cet effet, adressé une lettre de préavis de grève, le 15 novembre 2007, au Ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique du Mali. N’ayant reçu aucune réaction du gouvernement, les établissements affiliés à l’AEPAM sont effectivement rentrés en grève hier, 22 novembre.

Le Secrétaire adjoint de l’AEPAM, chargé des affaires juridiques et administratives, Sékou F. Cissouma, a déclaré que le mot d’ordre de grève a été donné à cause du non-paiement des frais scolaires et additifs qui constituent la contrepartie de la formation des élèves envoyés par l’Etat dans des établissements privés.

«Le traitement de ces effectifs, selon lui, avait été omis par le département. Ce qui fait que, 80 à 90 % des établissements n’ont rien eu. Or, il se trouve que les établissements ont des relations partenariales avec Kondo Jigima et Jeméni. En vertu de ces relations, ces deux caisses d’épargne interviennent pour que les écoles trouvent de l’argent pour leur fonctionnement.
Une fois que les frais de scolarité et additifs leur sont versés, ils déduisent les montants touchés par les écoles. Le défaut de paiement par l’Etat fait que les intérêts continuent de courir au point de compromettre la part des écoles. Conséquence, ce sont les recettes de l’année scolaire 2007-2008 qui vont combler les arriérés de 2006-2007. La grève s’explique donc par le fait que les promoteurs ne pourront pas continuer à convaincre les professeurs de patienter jusqu’à fin novembre
».

Avant d’en arriver là, explique Sékou F. Cissouma, l’AEPAM avait rencontré la Direction de l’enseignement secondaire qui avait établi la liste des établissements concernés par le non-paiement. Les deux académies ont fait la même chose mais rien n’a, jusque là, été fait.

«En septembre, lors de la visite de courtoisie du nouveau Ministre des enseignements secondaires et supérieurs, nous avons attiré son attention sur le problème et nous sommes revenus à la charge lors de la rencontre multilatérale du lundi 5 novembre. Malgré toutes ces démarches, la situation persiste toujours.

Actuellement, nos adhérents font face à de multiples problèmes avec leurs partenaires financiers, sans compter les menaces de poursuites judiciaires voire le non renouvellement des crédits de fonctionnement auprès des institutions financières
».

Pour conclure, Sékou Cissouma a tenu à préciser que la grève de l’AEPAM n’est pas illégale, son association n’étant pas liée à la loi qui régit l’exercice de grève dans les services publics.

Parlant de la journée du 22 novembre, Sékou Cissouma a déclaré que la grève a été suivie par les établissements affiliés à l’AEPAM à 90 % à Bamako, à 95 % à Ségou et à 98 % à Sikasso.

Au lycée La Lanterne, (1400 lèves), l’économe de l’établissement, Mahamat Kéïta, a affirmé que la grève est bien suivie, même son de cloche au lycée Biya, à l’ISET et à l’Institut Tertiaire Secondaire.

Youssouf CAMARA

23 novembre 2007.