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La position du RPM, fondamentalement, n’est pas surprenante, étant donné que les animateurs de ce parti avaient déjà affirmé qu’ils animeront l’opposition parlementaire. Ceci explique sans doute cela, puisqu’au moment de l’adoption dudit accord à l’Assemblée nationale, les élus RPM ont vidé la salle, de même que celui du RDT. De cette manière, ils ont manifesté leur désaccord par rapport à cet engagement de l’Etat sur une question pourtant d’intérêt national, aussi sensible, tant l’unité nationale et l’intégrité territoriale sont en jeu.

En fait, il s’agit ni plus ni moins que de la paix sociale, de la sécurité des personnes et des biens, de la quiétude des populations. Heureusement que, jusqu’à la preuve du contraire, la majorité de la classe politique adhère à cette décision des autorités contre la barbarie, toute remise en cause des acquis démocratiques.

En plus, les Maliens de l’Extérieur, à travers un communiqué, ont exprimé également leur soutien aux initiatives de paix. De même, des mouvements populaires de soutien au président de la République ont eu lieu en différents endroits. Ce qui veut dire que c’est la poursuite des hostilités par la répression, la chasse aux insurgés qui aurait été dénoncée et condamnée par le plus grand nombre de Maliens.

L’ACCORD D’ALGER, UN TREMPLIN POUR DES HOMMES POLITIQUES

Le président de la République, plus tôt, avait compris et averti contre toute exploitation politicienne de l’Accord d’Alger. Malgré cela, les gymnastiques politiciennes sont en cours depuis la signature de l’accord, visant l’objectif spécifique de ternir l’image du pouvoir en place, en particulier du président de la République et partant, de la patrie et peut être sans que les auteurs de tels actes ne le soupçonnent, ne mesurent la portée réelle de leurs actes. C’est cela le comble !

En effet, les tractations et argumentations en cours pour enrôler l’opinion publique nationale ne visent ni plus ni moins qu’à inciter les populations et les décideurs à aller à la guerre, à ouvrir les hostilités dont on ne saura qu’elle sera l’issue pour les perspectives mêmes de notre processus démocratique. Pourquoi veut-on engager le pays dans l’aventure pendant que les expériences sur le continent ont pourtant donné suffisamment de leçons aux pays voisins, en particulier au Mali? Cette situation pose du coup la problématique même du choix des hommes d’Etat au Mali. Ce qui est sûr, c’est que notre pays n’a pas besoin d’une horde d’aventuriers, assoiffés de pouvoir et qui ne lésinent sur aucun moyen, n’excluent aucune méthode pour conquérir le pouvoir, même si le pays doit être au bord du gouffre.

LES ELECTIONS DE 2007 CIBLEES

Il ne fait aucun doute qu’en agissant ainsi, les détracteurs de l’accord d’Alger visent des objectifs spécifiques qui passent par les prochaines échéances électorales. 2007 est, en effet, considéré comme l’année, au cours de laquelle le parti du tisserand est déterminé à prendre légitimement sa revanche par rapport aux élections présidentielles et ce, conformément à la vocation de tout parti politique. On sait que les leaders de ce parti sont encore en train de ruminer leur colère par rapport à l’échec aux élections présidentielles de 2002.

Cependant, ce qu’il y a à déplorer, c’est surtout la méthode d’approche de ce parti qui est en quête d’arguments de campagne électorale. Il existe pourtant des aspects pertinents qui représentent matières à exploitation dans le cadre d’arguments de campagne électorale pour tous les partis politiques ambitieux et pouvant véritablement compter sur une chance de succès aux élections présidentielles. Il s’agit des problèmes relatifs au développement socio-économique du pays. Ce sont ces aspects qui intéressent particulièrement le commun des Maliens. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a le risque d’avoir affaire à l’effet boomerang pour le parti du tisserand qui, dans sa logique d’exercer l’opposition parlementaire, se trouve malheureusement en train de faire feu de tout bois afin de conquérir le pouvoir en 2007.

UNE OPERATION DE CHARME RATEE?

Au stade actuel, la question que l’on se pose, c’est de savoir si les animateurs du parti du tisserand parviendront véritablement à charmer une frange importante de l’opinion publique nationale qui régorge en fait d’électeurs, la cible du parti. L’ouverture d’un tel débat au sujet de perspectives mêmes du Mali, au-delà de celles de notre processus démocratique devra, quoiqu’on dise, favoriser l’émergence de certains partis politiques et la décadence d’autres qui dévient du cadre même des objectifs et des principes de la démocratie mais aussi des populations qui aspirent principalement à la paix et à la quiétude, conditions sine-qua non du tout développement socio-économique harmonieux et durable, gage de leur bien-être.

En effet, à l’étape actuelle du notre processus démocratique, eu égard à la persistance de la demande sociale, une réalité à laquelle tous les pouvoirs au Mali seront confrontés, difficilement les populations suivront les acteurs politiques qui, au nom de la fermeté ou quoi, se montrent déterminés à engager notre peuple dans la merde, l’instabilité et l’insécurité sur tous les plans.
Moussa SOW

24 juillet 2006