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Les élus de la Nations ont tenu à avoir le cœur net à propos de la crise financière internationale et son impact sur notre économie. A l’occasion, Abou-Bacar Traoré, ministre des Finances, a été leur hôte, hier, à l’Assemblée nationale.

Coïncidence ou harmonie des points de vue ? En tout cas, le parti du Bélier blanc en sort réconforté puisque le ministre des Finances a argumenté toute son intervention par les propositions faites par le PARENA et le FDR, il y a de cela 6 mois.


jpg_Sans_titre-1-24.jpgCrise politique, économique et financière : les solutions préconisées par Le PARENA

( Extraits )

1.Introduction


En ce début de juin 2008, la situation au Mali est caractérisée par plusieurs crises dont la persistance et l’aggravation mettent à rude épreuve la cohésion nationale et la stabilité de l’Etat. Il s’agit de :

La crise du Nord ;

La crise scolaire ;

La crise financière et de trésorerie;

La flambée des prix des produits de consommation courante.

La combinaison de ces crises interpelle fortement, bien entendu, les pouvoirs publics qui ont la responsabilité de conduire la destinée du pays mais aussi tous les patriotes et les forces politiques qui ont à cœur le devenir de notre pays.

Fidèle à ses principes, le PARENA livre ses propositions de sortie de crise.

1° La crise financière et de trésorerie

A la fin du mois de Mai 2008, le trésor public malien enregistrait une dette intérieure cumulée de plus de 100 milliards de francs CFA. Ce chiffre ne tient pas compte des dizaines de milliards que l’Etat doit à certaines banques de la place. C’est toute l’économie qui se trouve grippée et le système bancaire menacé. Les activités des opérateurs économiques, combien essentielles à la survie des ménages, sont progressivement étouffées.

Quand l’argent se fait rare et que l’Etat n’honore plus ses engagements dans un pays comme le Mali, c’est tout le système économique qui tombe en panne. Les services de l’assiette peinent à atteindre les objectifs à eux assignés. A la date du 23 mai 2008, si la Direction Générale des impôts avait honoré 85% des objectifs assignés pour fin mai, la douane, elle, avait réalisé moins de 10 milliards sur une projection mensuelle de 27 milliards de FCFA. A la fin du mois de mai, les arriérés sur les prévisions de recettes s’élevaient à plus de 54 milliards pour les premiers mois de l’année!

Ces difficultés surviennent au moment où l’on ne perçoit aucun effort de l’Etat pour réduire son train de vie. Les coupes actuellement ordonnées dans les différents budgets ne procèdent guère d’un souci d’économie imposé par une conjoncture particulièrement critique mais par les exigences de « l’initiative riz » lancée par le Premier Ministre et dont nous parlerons plus bas.

Le PARENA estime que la situation financière difficile que le Mali traverse nécessite l’adoption d’un certain nombre de mesures urgentes parmi lesquelles :

La réduction du train de vie de l’Etat (dépenses en carburants, électricité, eau et communication) ;

La réduction au strict minimum nécessaire des missions effectuées par les membres du Gouvernement et de l’Assemblée Nationale, des autres institutions de la République et des démembrements de l’Etat ;

La révision du taux des frais de missions des membres du Gouvernement, de l’Assemblée Nationale et des autres institutions ;
La moralisation des frais de missions ;

La réduction des budgets de souveraineté des chefs des institutions de la République ;

La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale;

La fin des exonérations discriminatoires accordées à un certain nombre d’opérateurs économiques ;

L’égalité des opérateurs économiques devant le cordon douanier et fiscal;

La restauration énergique du crédit de l’Etat dans tous les secteurs notamment dans les services financiers. Il est urgent de mettre fin à l’image d’un Mali où tout est permis, où tout est possible.
A cet effet, il est indispensable :

a. de desserrer l’étau et l’emprise de certains opérateurs économiques sur les services financiers essentiels de l’Etat, tels que la Douane et les Impôts.

b. de renégocier sans délai les contrats qui nous lient aux compagnies exploitant l’or, pour augmenter les parts de l’Etat, au moment où le prix de cette matière première bat les records sur le marché mondial (1025 dollars, l’once, sur le marché de Londres à la date du 3 juin 2008).

c. le contrôle strict de l’Etat sur les quantités d’or exportées. En 2006 la part de l’or dans les recettes d’exportation se chiffrait à 587 milliards 486 millions.


2°.La flambée des prix des produits de consommation courante

Les Maliens sont soumis à la dure réalité de la vie chère, de l’augmentation insoutenable des prix des denrées de 1ère nécessité.

Dans cette situation, il y a des facteurs que l’Etat ne maîtrise pas et ceux sur lesquels il peut avoir de l’impact.

Au titre des facteurs indépendants de notre volonté, il y a la flambée des cours du pétrole et la crise des marchés céréaliers.

Le contexte international qui semble échapper à tout contrôle a des effets pervers sur l’économie d’un pays pauvre enclavé comme le Mali et sur les conditions de vie du peuple.

L’inflation importée, les coûts élevés des transports, mais aussi nos propres responsabilités, celles de l’Etat, ont fini de plonger dans la détresse l’écrasante majorité des Maliens, les chefs de famille ne parvenant plus à assurer l’entretien quotidien habituel de leurs familles.

Au titre des facteurs sur lesquels nous pouvons avoir prise, il y a la bonne gouvernance, la rigueur dans la gestion des ressources et des stocks, l’anticipation (le chef de l’Etat n’a-t-il pas dit, le 8 mars 2008, qu’il a accordé des exonérations à des commerçants qui n’ont pas tenu tous leurs engagements ?) et une bonne organisation de nos circuits d’approvisionnement et de distribution des produits céréaliers.

Bamako, le 04 juin 2008

Politique

Mémorandum soumis par le FDR à l’attention du Premier Ministre, Chef du Gouvernement ( Extraits)


Introduction

1. Par lettre en date du 23 juillet 2008 adressée au Président du FDR, le Premier ministre a « convié les leaders du FDR à une rencontre en vue d’échanger autour des questions d’intérêt commun touchant à la vie de la nation.»

2. Opposition démocratique républicaine soucieuse de l’intérêt national et prenant toute la mesure des problèmes brûlants que le Mali traverse aujourd’hui, le FDR a décidé de répondre positivement à l’invitation du Premier ministre. Lors d’une réunion extraordinaire, la conférence des présidents du FDR a défini les axes principaux du présent mémorandum.

3. Le Mali continue de traverser en cette fin de juillet 2008, une crise multidimensionnelle. La dégradation des conditions de vie de la population, la vie chère, la crise des finances publiques, la crise avec l’Union Européenne sont venues s’ajouter à la persistance de la crise de l’école et de la crise du Nord.

Ces crises sont gérées par le Gouvernement actuel avec improvisation et amateurisme soumettant à rude épreuve la cohésion sociale.


1. La crise des finances publiques

Le Mali traverse une crise de trésorerie sans précédent.

A la fin du mois de mai 2008, le trésor public cumulait plus de 200 milliards de FCA d’impayés. . Entre la fin du mois de juin et la mi-juillet, ce chiffre dépassait 260 milliards. Si cette situation n’est pas maîtrisée,c’est toute l’économie nationale y compris le système bancaire qui risque d’être étouffé. Sur cette question il est urgent de mettre fin à la politique de l’autruche et de faux-fuyants.

« Les services de l’assiette » doivent être mis en position de s’acquitter de leur mission. Il est urgent de desserrer l’étau de certains opérateurs économiques sur la douane et les impôts.


2. La réduction du train de vie de l’Etat

Malgré l’aggravation de la misère du peuple, malgré les difficultés ci-dessus évoquées, le citoyen ne perçoit aucun effort de l’Etat pour réduire son train de vie. Tout se passe comme si les gouvernants sont sourds et aveugles ; autrement, un certain nombre de mesures auraient été prises depuis longtemps.


Devant la grave situation financière que le Mali traverse, le FDR préconise :

La réduction du train de vie de l’Etat (dépenses en carburants, électricité, eau et communication) ;

La réduction au strict minimum nécessaire des missions effectuées par les membres du Gouvernement et de l’Assemblée Nationale, des autres institutions de la République et des démembrements de l’Etat ;

La révision du taux des frais de missions des membres du Gouvernement, de l’Assemblée Nationale et des autres institutions ;

La réduction des budgets de souveraineté des chefs des institutions de la République ;

La moralisation des missions et des frais de missions : à titre d’exemple, récemment une délégation malienne conduite par un membre du Gouvernement a participé, à SANTIAGO du CHILI à une réunion internationale sur la baleine !!!

Cet exemple suffit à lui seul pour démontrer que certaines missions gouvernementales sont entreprises et exécutées en dehors de tout bon sens économique voire même de tout sens de l’intérêt de l’Etat ;


3. Les privatisations

La poursuite des réformes économiques engagées depuis quelques années vise à mettre à l’ordre du jour la question de la privatisation de la BIM SA, de la SOTELMA et de la CMDT. Le forcing du Gouvernement auquel nous assistons aujourd’hui pour mener à bien la privatisation, notamment de la CMDT ressemble à un diktat intolérable imposé au Mali. Il est l’illustration entre autres du manque d’anticipation et de la politique du sur-place. Des dispositions auraient dû être prises pour mener le processus en évitant la précipitation actuelle qui est ressentie par nombre des Maliens comme étant une humiliation ;


Bamako, le 25 juillet 2008

28 Novembre 2008