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Le crâne de « Toumaï », un fourneau à métal ancien, un sabre symbole de la résistance anti-coloniale: pour son inauguration jeudi à Dakar, le Musée des civilisations noires (MCN) célèbre l’homme noir, au moment où progresse l’idée d’une restitution à l’Afrique de son patrimoine culturel. Pour marquer l’événement, qualifié d' »historique » par le président sénégalais Macky Sall, des spectacles de chants, de danses, de rap et de slam, mêlant tradition et modernité, hommages aux ancêtres, aux grandes figures des civilisations noires, de Martin Luther King à Thomas Sankara, ou encore aux « tirailleurs sénégalais », se sont succédé lors d’une cérémonie de plusieurs heures retransmise en direct par la télévision sénégalaise. « Ce jour fait ressurgir en nous les précurseurs du panafricanisme et de l’identité africaine », a déclaré Macky Sall après avoir coupé le ruban et visité rapidement les vastes salles du musée, un bâtiment monumental, inspiré des cases rondes de Casamance (sud), inauguré sept ans après la pose de la première pierre par son prédécesseur, Abdoulaye Wade (2000-2012). En fin d’après-midi, le musée, financé à hauteur de plus de 30 millions d’euros par la Chine, a ouvert ses portes au grand public. Vieux de 7 millions d’années, le crâne du plus ancien hominidé exhumé au monde, surnommé « Toumaï », est « venu exceptionnellement du Tchad », s’est réjoui le président sénégalais, qui s’exprimait devant des centaines d’invités. Ce vestige exceptionnel cohabite avec d’autres créations de l’homme noir ou de témoins de sa présence dans le processus de l’évolution humaine: outils en pierre, mégalithes datant de plus de 1.700 ans, hiéroglyphes égyptiens, masques rituels et même oeuvres d’artistes contemporains, telles une création du plasticien malien Abdoulaye Konaté intitulée « Non au jihad à Tombouctou »…. AFP