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Treize militants de l’ONG anti-esclavagiste mauritanienne IRA, accusés notamment d' »usage de la violence », ont été condamnés à des peines allant de trois à quinze ans de prison ferme, a annoncé jeudi la Cour criminelle de Nouakchott. Les 13 membres de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) ont été arrêtés entre fin juin et début juillet pour leur implication présumée dans une manifestation violente survenue lors du déplacement forcé par les autorités, le 29 juin, d’habitants du bidonville de Ksar à Nouakchott. Un véhicule de la police avait été incendié et plusieurs policiers blessés, selon les autorités. Leur procès s’était ouvert le 3 août devant la Cour criminelle de Nouakchott, qui a prononcé jeudi soir les condamnations à leur encontre après environ huit heures de délibération. Trois des militants, dont le chef d’une section de l’IRA à Sebkha, un quartier populaire de Nouakchott, ont écopé de 15 ans de prison ferme. Huit autres ont été condamnés à cinq ans de prison ferme, les deux derniers doivent purger trois ans de prison ferme. « Il s’agit d’une condamnation hors-la-loi, qui explique bien qu’on est dans une parodie de justice ». Selon Me Brahim Ould Ebetty, le collectif des avocats se réunira prochainement « pour dégager une stratégie de défense » en faveur des condamnés, qui sera menée « à l’intérieur et à l’extérieur du pays ».Ils étaient accusés de « rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue » Des proches des accusés présents au tribunal ont aussi dénoncé un « procès politique ». Ils ont rappelé que certains accusés ont été arrêtés à leurs domiciles et sans qu’ils se soient rendus sur le site des évènements. AFP