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C’est demain mardi 13 mars 2010 que Daouda Yattara dit “Sitanè”, en prison depuis le 13 mars 2005, sera libre de tout mouvement à partir de 8 heures du matin. Suite à notre article du mardi 6 avril dernier intitulé : Après avoir purgé 5 ans de prison, Daouda Yattara enfin libéré !, nombreux étaient nos lecteurs et les internautes qui ont réagi. Le téléphone fixe de notre Rédaction ne cessait de crépiter. Tout ce beau monde se posait une seule question : Qu’est-ce que Daouda Yattara compte faire comme activité après sa sortie de prison ? Nous avons mené une enquête pour vous, chers lecteurs et internautes afin de satisfaire votre curiosité.

Nous n’avons pas pu voir Daouda Yattara en personne, ce n’est que partie remise, mais nous avons pu mettre la main sur certaines personnes les plus proches de lui. Parmi celles-ci, il y a son neveu, Moussa Georges Dembélé qui garde aujourd’hui le temple Yattara qu’est “Sitanèbougou”, le domicile de Daouda Yattara à Sébénikoro.

“Sitanè ” à charme

La Maison Centrale d’Arrêt de Bamako se réparti en plusieurs sections selon la nature des crimes commis par les détenus. Les délinquants financiers, condamnés pour faux, usage de faux et abus de biens sociaux sont à part.

Ceux qui ont été condamnés pour des délits d’initiés en connaissance de cause, sont gardés dans leur section.
Pour sa part, Daouda Yattara, condamné sans preuve ni aveu de l’inculpé pour avoir assassiné un homme, a passé cinq ans à la “Mutarde”, la section la plus dangereuse et la plus dégradante de la prison centrale de Bamako.

Malgré les conditions de détention les plus draconiennes et sévères, Daouda Yattara se porte à merveille. La photo qui accompagne l’article du jour, prise en fin février 2010 prouve à suffisance que “Sitanè” se porte à charme. Si des prisonniers sortent squelettiques dus en grande partie à leur alimentation et aux soucis d’être privé de leur libéré, tel n’est pas le cas de Daouda Yattara.

Cela est dû au fait qu’il n’a jamais consommé la nourriture commune aux prisonniers. Ses parents l’ont toujours apporté ce qu’il désire, constitué de fruits et légumes ainsi que du sans frais cueilli à l’Abattoir Frigorifique de Bamako, selon nos enquêtes.


La vérité n’a pas été dite

Daouda Yattara fut jugé et condamné à 5 ans de prison ferme pour avoir assassiné Kassim Camara dit “Kassim Dafara”. Mais lors des enquêtes préliminaires menées par les gendarmes tout comme à la Cour d’Assises, aucune preuve n’a été trouvée mettant en cause la culpabilité de M. Yattara.

Tout est partie d’un coup de fil anonyme à partir du domicile de “Kassim Dafara” qui informa les policiers du 9ème Arrondissement de Sébénikoro d’un incident à “Sitanèbougou”.

Celui qui a appelé n’a jamais été démasqué, le numéro de téléphone qui a également appelé les policiers n’a jamais été connu. Il a été également révélé que “Kassim Dafara” est mort des suites de blessures par balles. Mais son corps qui fut découvert dans les eaux usées aux alentours de “Mariétou Palace”, appartenant au député Babani Sissoko de Dabia, trois jours après sa disparition, ne portait aucune trace de balle.

Des rumeurs avaient fait état que Daouda Yattara se livrait au trafic de drogue et de vente d’organes humains. Là également, il n’y a pas eu de preuve. Des professionnels de la justice ont aussi soutenu à leur tour que Daouda Yattara a été condamné à travers les propos antérieurs qu’il a tenus sur les antennes des radios libres.

Il est vrai que par le passé, “Sitanè” avait dit qu’il a tué 10, 20 et même une trentaine de personnes et qu’il compte atteindre la quarantaine. Ces allégations n’étaient que des propos dans l’air car, personne n’a pu démontrer par A plus B les supposés victimes de Daouda.

De tout ce qui précède, c’est donc au bénéfice du doute que M. Yattara fut condamné à cinq ans de prison ferme au nom du Code pénal et de Procédure pénale en ces articles concernant les crimes d’assassinat, de meurtre d’homicide volontaire…

Mais si l’on avait appliqué à Daouda la peine concernant ces crimes, il aurait été condamné à 10 ans de prison voire même la détention à vie (perpétuelle) avec amende. Puisque les preuves de sa culpabilité n’ont pas été prouvées, c’est donc au bénéfice du doute qu’il fut maintenu pendant cinq ans à la place d’un acquittement pur et simple. La vérité a-t-elle été dite ?

Daouda Yattara : né, grandir, mourir “Soma” ?

Un adage dit ceci : “I dona ni turuni miye, ni y a li kabo i kun, i bè kè donbagala filiyé”. Traduction : Si tu arraches l’unique tresse qui permet aux siens de te reconnaître, tu deviendras un inconnu. En effet, Moussa Georges Dembélé, le neveu de Daouda Yattara, nous révéla que son oncle est né : “Soma”, a grandi “Soma” et qu’il compte mourir “Soma”.

Nous n’avons pas pu trouver l’équivalent du mot “Soma” en français. Tout de même, il est différent du féticheur et du chasseur, mais le “Soma”, renferme les qualités du féticheur et du chasseur. Bref, le mot “Soma” se refère aux pratiques des sciences occultes.

Avant son incarcération à la prison centrale de Bamako-Coura, Daouda Yattara prenait en charge plus de 200 personnes. Même étant en prison, il n’a pas cessé ses œuvres de bienfaisances. C’est lui qui a électrifié le poste de police de Sébénikoro en panneau solaire. Il a également fait don d’un poste téléviseur et accessoires plus des torches à tous les policiers du 9ème Arrondissement.

Dans un passé récent, Daouda Yattara a également doté l’école fondamentale de Doumanzana en Commune I du District de Bamako de matériels scolaires et équipements d’une valeur de plus de 3 millions F CFA.

“Na kadi mogo minyé, kè Daouda Yattara fè, na mandi mogo minyé i ka na kè à fè : A bè sa somayala”, a dit Moussa Georges Dembélé. Traduction : si celui ou celle qui veut aimer Daouda, n’a qu’à l’aimer, si celui ou celle qui ne l’aime pas n’a qu’à le laisser tomber. De toutes les façons, il mourra “Soma”.

Une information de dernière minute nous apprend que Daouda Yattara a tout prévu au cas où il mourait aujourd’hui. Il aurait déjà creusé sa tombe dans son domicile. Ce qui veut dire qu’il ne sera pas enterré dans un cimetière !

Que Dieu nous protège tous !

Daba Balla KEITA

12 Avril 2010.