Les trois équipes maliennes ont pu mesurer le fossé qui les sépare du haut niveau.En se classant respectivement 8è, 9è et 10è les 3 équipes alignées par le Mali (Mali, CNAR et Masa+) ont mesuré le fossé qui les sépare des exigences de la haute compétition.
Dans ce tour du Mali, new look, le Mali a alterné le bon et le pire. Le bon, ce sont les places d’honneur occupées par certains coureurs tel le maillot du meilleur combattant décerné à Oumar Sangaré lors de la 2è étape Bla-San ou encore celui du meilleur Malien décerné à Amadou Togola pour sa prestation au prologue et lors de la 4è étape Koutiala-Sikasso (145 km).
Tidiani Sanogo, Adama Bagayoko, Oumar Sangaré, Siaka Mariko, Hamidou Diarra, Kotigi Koné composaient l’équipe des Assurances CNAR. L’équipe de Masa+ était composée de Zoumana Mariko, Ibrahim Diarra, Ousmane Bagayoko, Oumar Diallo, Drissa Bagayoko et Diakaridia Sangaré. Le professionnel Adama Togola, Yacouba Togola, Adama Kouyaté, Birama sanogo, Lamine Mariko et Souleymane Diarra composaient la 3è équipe dite Mali.
En réalité les cyclistes maliens venus pour la plupart du village de Niena (région de Sikasso) n’ont pas bénéficié de préparation sereine. Les espoirs maliens reposaient surtout sur Adama Togola, qui se trouve au Gabon depuis quelques années. Mais le natif de Sikasso est à court de compétition. « Je n’ai fait qu’une semaine de préparation, ce qui est insuffisant car je suis resté plusieurs mois sans activités », a indiqué Adama Togola qui a occupé le 22è rang au général.
Le jeune Oumar Sangaré lui, s’est entraîné mais sans véritable vélo de course. « Mon vélo d’entraînement n’a rien à envier à un simple vélo de campagne », se lamente le jeune cycliste. Dès lors, on comprend pourquoi les rares échappées du côté malien n’ont duré que quelques minutes. À ce manque de formation est venue se greffer le manque de matériels et d’amateurisme.
Les multiples crevaisons ont entraîné des chutes plus ou moins graves pour les nôtres. « Nous manquons cruellement de matériels et nous en sommes conscients. Avant le début de la compétition, on avait suggéré de faire une simulation de tour pour mieux connaître le parcours. Malheureusement, cela n’a pu se faire », explique Mamoutou Togola, ancien cycliste et coach de l’USFAS.
Pour leur préparation, les coureurs ont dû se contenter de quelques exercices sur le tronçon Ouéléssébougou-Bamako. « C’est à 48 heures du tour que nous avons reçu des Français 14 cadres de vélo et 10 roues avant. La Fédération malienne de cyclisme ( FMC) a complété le reste, mais les chambres à air achetées par nos responsables n’étaient pas de bonne qualité.
Nous avons passé toute la nuit de mardi à mercredi, avant le départ Mopti-Sikasso à réparer et coller les chambres à air. Nous sommes l’équipe qui a connu plus de crevaison. Le résultat est logique. Qui veut aller loin doit ménager sa monture », poursuit Mamoutou Togola qui estime que le Mali aurait pu faire mieux avec un peu de moyens.
Autre problème souligné par nos interlocuteurs, la non sélection du cycliste Broulaye Diallo qui a fait couler beaucoup de salives lors de ce tour du Mali. Alors que l’intéressé assure qu’il n’a raté aucune séance d’entraînement, le manager adjoint, Mamoutou Togola jure, la main sur le coeur, que le cycliste boudait les entraînements. « Alors, j’ai décidé de prendre toutes mes responsabilités », martèle le technicien malien.
En fait, l’équipe du Mali ne manque pas de talents mais plutôt d’équipements et d’une petite dose d’organisation. Il faut donc espérer que la fédération va tirer tous les enseignements de cette première édition du Tour du Mali comme l’a promis le président de l’instance dirigeante du cyclisme national, le Colonel de Gendarmerie Yaya Ouattara.
Saloum Badiaga
L’Essor du 17 Mars 2010.