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La scène semble irréaliste : Dioncounda Traoré, le président de l’Adéma/PASJ prêche dans le désert. Son message : ATT est militant Adéma.

Toute la moralité de son message réside dans un fait : le généralissime est né sous une bonne étoile. Jamais il n’a eu besoin de mener un combat. Des dévoués sont là à son service, lui obéissant à l’œil et au doigt, devançant ses désirs.

Ainsi, après ceux qui se battaient pour faire de lui un candidat à la présidentielle de 2007 (à ce jour, l’intéressé n’a rien dit officiellement sur ses intentions), voici Dioncounda qui monte d’un cran : ATT est Adéma.

Il est d’autant plus fier de sa trouvaille qu’il a la certitude que personne d’autre n’oserait lui disputer cette paternité. Dioncounda ayant effectué cette année le grand hadj, il ne viendrait à l’idée d’aucun esprit mal pensant d’imaginer autre chose.

Mais ce qui est constant, c’est que, même si ATT était vraiment le candidat de consensus de l’Adéma, il n’aurait rêvé de plus de dévotion de la part de Dioncounda.

En fait, depuis l’arrivée du « consensus », le président de l’Adéma a montré ses qualités en matière de marketing politique. Plus fidèle au général qu’à son parti, il se dévoue sur tous les champs. Un laurier pour lui.

Mais d’une manière générale, il est temps de s’attacher aux bilans. Bilan des 10 ans de l’Adéma. Car, si le parti a fait avancer notre pays d’un siècle, il ne viendrait à l’esprit d’aucun militant de penser que tout a été positif, encore moins que l’on peut passer par pertes et profits ses deux mandats.

De même, l’Adéma, au prix de sa propre stabilité (pour garder l’esprit consensus), a contribué à l’élection d’ATT. Depuis, le parti n’a pas tiré un bilan de cette collaboration.

Pas plus que de façon transversale, ATT et l’Adéma ne se sont assis pour tirer un bilan du chemin parcouru. Il ne sied pas de dire « ensemble », car à l’évidence, le « partenariat » n’a jamais existé entre les deux camps, ATT n’ayant jamais traité l’Adéma mieux que le dernière des formations politiques de la place. Mais, puisque le parti ne s’en est jamais plaint…

A l’heure actuelle, il est indispensable de faire un bilan. Ce devrait être le préalable à tout.

Alexis Kalambry

05 octobre 2005.