Engagé depuis plus de dix ans dans une guerre sans merci contre la corruption et la délinquance financière, le Mali veut désormais renforcer son dispositif de combat à travers la création d’une alliance nationale de lutte contre la corruption.
Cette annonce a été faite hier matin, 9 décembre, journée internationale de la lutte contre la corruption par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maharafa Traoré lors du lancement d’une semaine nationale de lutte contre ce fléau.
Faut-il rappeler que le gouvernement du Mali a décidé que la journée du 09 décembre journée internationale de lutte contre la corruption sera célébrée désormais au Mali, mais sera aussi le point de départ d’une semaine nationale contre ce fléau. Une semaine consacrée à la sensibilisation sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière et surtout des conférences visant également à montrer les efforts fournis par l’Etat dans la lutte contre le phénomène.
Tout en faisant savoir que la corruption est un fléau qui sape tous les efforts de développement et constitue de ce fait une véritable préoccupation nationale, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a tenu à expliquer les raisons d’une semaine nationale de lutte contre la corruption.
C’est d’abord parce que la lutte contre la corruption est une lutte de longue haleine. A en croire le ministre Maharafa Traoré, de la 1ère à la 3e République, la corruption a toujours été dénoncée et réprimée à travers des opérations qui ont connu des fortunes diverses.
La lutte contre la corruption est aussi l’affaire de tous.
Selon le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maharafa Traoré, la convention des Nations-Unies dont nous célébrons aujourd’hui la date d’anniversaire de son adoption est un acte majeur. C’est l’instrument juridique le plus solide dont dispose la communauté internationale pour lutter contre la corruption et assurer le triomphe de l’intégrité.
Au niveau national, dira le ministre, certes des efforts ont été faits à savoir la mise en place d’un dispositif juridique approprié à travers des réformes audacieuses opérées au niveau de la législation pour la rendre plus répressive et aussi des structures juridictionnelles et de contrôle créées pour une meilleure gestion des ressources publiques.
Selon le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, il reste cependant au niveau national «à mettre en place une alliance à travers la mise en commun des efforts des uns et des autres». Et d’expliquer en outre que «chacun à son niveau doit au quotidien se rappeler que la lutte contre la corruption est un acte citoyen, car il n’y a pas de petite ou grande corruption, la corruption sous toutes ses formes est à combattre». A en croire Maharafa Traoré, il ne saurait aussi y avoir de corrompu sans corrupteur. «C’est dire que tout le monde a sa partition à jouer dans cette lutte», dira-t-il.
Pour le bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Me Seydou Ibrahim Maïga, la lutte contre la corruption est un long processus. Selon lui, il faut aujourd’hui permettre au citoyen de comprendre que le phénomène est extrêmement grave. Il faut dépasser les discours, il faut passer à l’action.
Deux thèmes ont été développés lors de cette première journée de la semaine nationale sur la corruption. Le 1er thème relatif à «la présentation du plan d’actions national de mise en œuvre des recommandations issues des Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière» a été traité par Mme Konaté Salimata Diakité, présidente du Groupe de travail chargé de la mise en œuvre des recommandations issues des Etats généraux et Yaya Gologo du ministère du Travail.
Quant au deuxième thème portant sur «le rôle et mission des différentes structures impliquées dans la lutte contre la corruption : efforts déployés par le gouvernement en la matière», il a été traité par le procureur de la République près le tribunal de première instance de la Commune III et non moins président du pôle économique et financier de Bamako, Sombé Théra.
Nous y reviendrons.
Birama Fall
10 Décembre 2010.