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Avec l’ouverture officielle des classes au fondamental et au secondaire ce matin, les interrogations fusent et demeurent sans réponse fiable et durable. Il convient de rappeler que par les manœuvres politico – divisionnistes tenues par le défunt Ministre de l’éducation, le professeur Mamadou Lamine TRAORE, l’espace scolaire a connu une relative accalmie.

Des observateurs avertis des affaires scolaires ont signalé en son temps que Mala (nom affectif dudit ministre) n’avait ni le gage ni la volonté politique réelle de faire face à la grave crise qui ronge dangereusement le système éducatif malien. Tout au plus, il devait diviser les élèves et étudiants du Mali pour pouvoir les maintenir en classe. Ce semblant de calme a fait dire aux aveugles du jour que Mamadou Lamine TRAORE a amorcé la résolution de la question scolaire au Mali. Mais il ne faut jamais oublier que le temps, selon le philosophe Allemand Nietzsche, est galant.

Le temps, qui s’est écoulé depuis, a prouvé et continue à prouver aux Maliens que les problèmes que connaissent les acteurs de l’école, notamment les élèves, étudiants et enseignants sont toujours sans solutions fiables et à l’avantage de l’école malienne. Comme pour dire que par la faute de la mauvaise fourmi qui a piqué le Mali et donc avant tout son système éducatif National, le temps réserve des surprises pour le moins désagréables, bien loin de ce que le regretté feu Modibo KEITA a fait pour le Mali en matière de formation des cadres.

Les résultats de l’application de la réforme patriotique de 1962 ne sont cachés à personne, pas même aux ennemis du peuple Malien. Et depuis, pour le simple observateur de la vie de l’école Malienne, tout va du plus bon au plus mauvais, de mal en pis, sans perspective sérieuse pour l’avenir de cette école.

L’ajustement structurel qui frappe notre pays depuis le régime du Général déchu Moussa TRAORE se poursuit encore, hélas, et tue chaque jour davantage tout espoir de progrès réel, parce qu’assassinant notre école.

Les effectifs scolaires grimpent régulièrement faisant ainsi des pléthores dans les salles de classe. Dans le même temps les slogans creux continuent d’endormir les pauvres consciences. Par exemple : « un village, une école« . Mais n’ose pas demander au nom de l’Etat Malien : « une classe= un enseignant« .

La double vocation, l’enseignement pas les images connu sous le nom de la CLAD, la méthode globale qui consiste à aller de la phrase au mot et du mot à la lettre, la pédagogie convergente (P.C) et le curricula consistant à amener l’enfant à apprendre d’abord dans sa langue maternelle jusqu’en classe de 6è année, sont entre autres des raisons qui nous font dire que notre système éducatif et un banc d’essai de toutes les réflexions nouvelles sur les méthodes d’apprentissage mûries ailleurs sans tenir compte de l’intérêt de nos enfants.

Ainsi, l’on constate avec amertume l’abandon de la méthode syllabique qui demande peu de moins et surtout mieux comprise par les enseignants. En tout cas toutes ces politiques éducatives à l’essai sur notre école sont des mécanismes aux mains des décideurs politiques et administratifs pour tuer tout espoir de développement véritable de notre pays.

Dans nos écoles fondamentales, la qualité cède chaque jour d’avantage le pas à la quantité. Ce qui compte de plus en plus pour les décideurs politiques maliens c’est le pourcentage des passages en classe supérieure aux dépens de la formation de bonne qualité. Mais il ne faut pas se faire d’illusions ce sont les enfants de pauvres qui sont sacrifiés sur l’autel des bonnes intensions politiques par une gestion honteuse et calamiteuse de nos affaires scolaires.

L’enseignement au rabais semble être le créneau choisi par ces décideurs, pourvu que leurs enfants soient envoyés dans de somptueuses écoles avec l’argent du contribuable malien.

Les grèves et rétentions des notes par la COSES sont traitées avec mépris par les mêmes décideurs qui continuent à croire qu’ils sont nés pour commander et vivre de la sueur du peuple. Mais comme le dit Abraham Lincold : «on peut tromper tout le peuple une partie du temps, une partie du peuple tout le temps mais pas tout le peuple tout le temps».

Les Maliens se rendent de plus en plus à l’évidence que les décideurs politiques au Mali sont au service du capital International aux dépens du peuple laborieux du Mali.

L’année académique 2007-2008 a tout simplement été un échec cuisant dans le secondaire : la non évaluation voulue et entretenue de toute pièces par les responsables en charge de l’éducation, des compositions organisées et corrigées sans le moindre crédit pédagogique par des gens tombés dans les mailles de la tentations, un Bac organisé et corrigé sans les professeurs en charge des cours, ont fini par faire comprendre aux aveugles que ce n’est point l’avenir de l’école malienne qui intéresse les décideurs, mais bien plutôt leurs postes et les dividendes politico-économiques.

Dans le même temps, pendant que des promoteurs d’écoles qui n’ont que faire de l’avenir de l’école Malienne s’agitent pour faire passer pour des gens responsables, plus de 70% des écoles privées n’ont reçu leurs subventions de l’Etat.

Selon nos sources, il y a même qui n’ont pas encore reçu celles de 2006-2007. Pourtant, on ne se gène pas un seul instant de demander aux uns et aux autres le sursaut national !

L’année scolaire qui s’est achevée en Août 2008 a fini par pousser les naïfs de la situation à ouvrier leurs yeux et comprendre dans cette situation qui est qui, qui dit quoi et qui fait réellement quoi !
En tout cas, bien de promoteurs ont compris au aujourd’hui que sans eux, l’année scolaire ne pouvait être sauvée, les professeurs du public étant sur leur pied de guerre.

Du coup, ont-ils compris que l’Etat s’est servi d’eux sans tenir son engagement de s’acquitter de ses subventions. Mais ce qui est aujourd’hui évident, c’est que la politique de fuite en avant n’a jamais rien réglé de responsable et de durable. Les promoteurs et les syndicats d’enseignants n’ont bien saisi.

C’est donc dire que l’année académique qui doit officiellement débuter ce matin a toutes les chances de capoter tant il reste clair qu’au Mali, on préfère s’accrocher à du faux quand bien même l’on sait que l’horizon est bouché.

En tout cas, à moins de se nourrir d’illusions aberrantes, le fameux forum ne peut rien apporter de nouveau et surtout de fiable car tous les maux qui rongent l’école malienne sont connus et les solutions déjà proposées.

La seule certitude à laquelle il faut s’attendre, c’est que le fameux forum aura tout simplement été une même occasion de bouffer des sous et cela par une infime minorité d’éternels administrateurs et de politiciens véreux !

Comme l’a si bien dit un autre penseur allemand : «Chaque peuple mérite ses gouvernants». En tout cas, la gestion calamiteuse que l’on fait aujourd’hui de l’école malienne ne surprend personne !
Aujourd’hui, le Mali n’a pas besoin des faux fuyants, mais de la vérité et seulement la vérité sur la crise scolaire. Cela n’est possible que par une autocritique révolutionnaire des responsables de l’école ; et donc la solution de la crise scolaire malienne impose une réelle volonté politique.


Fodé KEITA

06 Octobre 2008