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Le 45è anniversaire de l’Indépendance du Mali fêté avec faste à Sikasso, une région qui fait frontière avec la Côte d’Ivoire a aussi donné lieu à des supputations chez nos voisins.

Face à toutes ces accusations et toutes ces critiques, les autorités de Bamako ont préféré répondre par le silence pour préserver les relations de bon voisinage.

Mais, il a fallu qu’un journaliste ivoirien présent lors du 23è Sommet Afrique-France pose une question plus que discourtoise au Président Français, Jacques Chirac lors de la conférence de presse traditionnelle qui clôture ce Sommet pour que le Président Malien sorte de sa réserve.

Sans détour, ATT dira que la crise qui secoue aujourd’hui la Côte d’Ivoire a des effets collatéraux sur notre pays. Selon lui, ce pays est notre principale porte d’approvisionnement. Plus de 70% de nos produits de première nécessité passent par le port d’Abidjan.

Mieux plus de deux millions de maliens vivent dans ce pays. Quel intérêt le Mali a à déstabiliser un tel voisin ?
Le Mali, dira ATT, a autre chose à faire que d’aider une rebellions dans un autre pays. “ Nous n’avons pas de leçon à recevoir de quelqu’un d’autre ” tiendra-t-il à préciser. Il nous faut la paix en Côte d’Ivoire.

Pour le Président Français qui a été accusé ouvertement par le journaliste ivoirien d’entretenir la crise ivoirienne pour préserver les intérêts français dans ce pays, ces allégations sont d’une certaine presse ivoirienne qui ne mérite pas de considération.

Nous faisons beaucoup d’effort pour essayer d’apporter notre contribution dans la résolution de la crise ivoirienne.
Les troupes Françaises présentes en Côte d’Ivoire sont sur place par mandat de l’ONU ; par mandat de l’Union Africaine et par mandat de la CEDEAO
”, fera savoir Jacques Chirac.

Ces réactions brutales ont-elles quelque chose à voir avec le faux bond de Laurent Gbagbo ? La question mérite réflexion si on sait que son attitude ne s’explique pas et cela à un double titre.

D’abord, Laurent Gbagbo devait venir à Bamako à cause des liens étroits traditionnels et historiques qui existent entre le Mali et la Côte d’Ivoire.

Mieux l’implication de ATT dans la recherche d’une solution à la crise ivoirienne devait pousser le Président Ivoirien à faire le voyage de Bamako pour rendre la monnaie.

Mais rien n’y fit. Le fait que ce 23è Sommet Afrique-France soit le dernier pour le Président Français Jacques Chirac était un motif suffisant pour Gbagbo d’être présent.

Birama Fall

05 décembre 2005.